Le conducteur qui avait causé la mort de deux octogénaires le 27 mars 2025 à Saint-Romain-le-Noble, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.
“Aujourd’hui, nous avons la tâche difficile de juger une faute simple qui a entraîné des conséquences dramatiques”, a résumé le ministère public, ce vendredi 12 septembre, lors du procès d’un automobiliste jugé pour homicide involontaire.
Le 27 mars, un couple d’octogénaires se rend en voiture à un rendez-vous chez le kinésithérapeute. Habitants à Saint-Sixte, ils empruntent la route départementale D110. Et, vers 16 h 15, ils vont perdre la vie dans un accident de la route.
Parents et grands-parents de trois enfants et trois petits-enfants
Dans un virage, au niveau de la commune de Saint-Romain-le-Noble, les deux personnes âgées vont se faire percuter frontalement par un véhicule arrivant en sens inverse qui s’est déporté sur la voie d’en face. La dame, ancienne ouvrière agricole, âgée de 80 ans, va mourir sur le coup. Son conjoint, un ancien chauffeur de poids lourds âgé lui de 82 ans, décédera quelques jours plus tard des suites de ses blessures, le 3 avril.
“Le jour de l’audience, la dame aurait eu 81 ans. Son mari et elle avaient fêté leurs 61 ans de mariage”, confiera Me Sabrina Vidal, l’avocate des neuf membres de la famille des victimes, dont plusieurs ont fait le déplacement au palais de justice, ce vendredi.
L’automobiliste ayant causé le drame, un homme de 50 ans, était jugé, ce vendredi, devant le tribunal judiciaire d’Agen. Lors des investigations, les enquêteurs n’ont pas relevé une vitesse excessive (50 ou 60 km/h). Le prévenu n’avait pas consommé d’alcool, ni de drogue. Et, élément troublant, il n’y avait pas de trace de freinage sur la chaussée avant le lieu de l’impact.
“Je ne me rappelle même pas de l’accident”
Le quinquagénaire, père de famille bien inséré dans la société, est un homme sans histoire avec un casier judiciaire vierge. Il explique qu’il était sur le chemin du retour depuis son lieu de travail, situé à Lafox.
Habitant Astaffort, il fait cette route quasiment tous les jours depuis trois ans. “Le jour de l’accident, j’étais un peu malade et j’ai pris un comprimé de paracétamol. J’ai décidé de partir un peu plus tôt du travail pour rentrer chez moi et aller me reposer”, explique le mis en cause devant les juges.
Et ce jour-là, il a eu une absence de quelques minutes, qui a été fatale aux deux octogénaires. Devant les enquêteurs de la gendarmerie, il évoquera avoir voulu faire partir un insecte qui le gênait en conduisant. Et au moment où il a remis les yeux sur la chaussée, c’était trop tard. À la barre, il va confier ne se souvenir de rien. “Je ne me rappelle même pas de l’accident”, ajoute ce dernier.
Deux ans de prison avec sursis requis
Alors a-t-il commis une imprudence ou a-t-il fait un malaise, comme l’a plaidé son conseil Me Jean-Christophe Duchet ? Le ministère public, qui a requis 24 mois de prison avec sursis, évoque “un manque d’attention que le mis en cause a reconnu”. “Et si mon client a fait un malaise, peut-on parler d’une imprudence ? C’est une cause qui est aussi possible. Et là, les conséquences sont diamétralement opposées. Dans ce dossier, il y a un doute. Cet accident est inexpliqué. Il est possible qu’il ait été causé à la suite d’un malaise, même si je n’en ai pas la certitude”, a répondu l’avocat de la défense.
Le tribunal judiciaire d’Agen a tranché en condamnant le quinquagénaire à un an d’emprisonnement avec sursis simple. Il devra également verser 150 euros à chacune des neuf parties civiles. Au moment de quitter libre le tribunal, il s’est tourné vers la famille : “Je voulais présenter mes condoléances à la famille et dire à quel point j’étais désolé”.