December 17, 2025

Dermatose nodulaire : la Coordination rurale s’organise pour bloquer l’A20 jusqu’au 1er janvier

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Pour les agriculteurs de la Coordination rurale 46, l’heure est à l’organisation. Ce mercredi 17 décembre au matin, au niveau de l’échangeur 58, sur l’autoroute A20, ils se préparent à faire perdurer le blocage, jusqu’au 1er janvier.

Ils ont passé leur première nuit sous un pont de l’A20. Avec leur campement de fortune, c’est une vingtaine d’agriculteurs de la Coordination rurale (CR) 46 qui se sont installés sur les deux côtés de l’autoroute pour protester contre la politique gouvernementale au sujet de l’abattage systématique du cheptel en cas de détection de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Ces manifestants sont arrivés la veille, le mardi 16 décembre, aux alentours de 15 heures, au niveau de la sortie 58. “L’A20 est désormais coupée au sud du Lot entre les échangeurs de Cahors Nord et Caussade”, a déclaré Vinci Autoroutes dans un communiqué. L’accès est interdit à tous les usagers de la route.

“Les bottes de foin sont très confortables”

Entre la dizaine de tracteurs, les murs de déchets agricoles étalés plus loin et les pancartes, se dresse leur “poste de commandement”, comme ils l’appellent. Des bottes de foin forment les murs et le pont leur sert de toit. À l’intérieur de ce campement, tous les équipements nécessaires pour vivre sont mis à leur disposition : une table, des bancs, un fauteuil, une guirlande pour la lumière, un groupe électrogène, un braséro pour se réchauffer…

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“Chacun a ramené quelque chose de chez lui”, explique Nicolas Espinaco, coprésident de la CR 46. Mais aussi des lits, composés de plusieurs épaisseurs de foin ont été montés pour les manifestants. “C’est très confortable, on peut renforcer l’épaisseur pour éviter de dormir à même le goudron”, raconte Alexis Arman, éleveur de vaches Aubrac à Sousceyrac-en-Quercy. “On est sur la paille, donc dormir dessus, on est habitué”, ajoute un autre éleveur. “Certains ont dormi dans leur voiture et dans leur tracteur aussi”, ajoute Nicolas Espinaco. La pluie et le froid de ces nuits d’hiver ne les ont pas dérangés : “On est agriculteur, on connaît ce temps”, témoigne un autre éleveur.

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La logistique passe aussi par le ravitaillement de nourriture. Ce mercredi matin, c’est le coprésident qui a apporté des croissants et des chocolatines pour le petit-déjeuner pour les manifestants. “On passe par un groupe sur les réseaux. Sur la conversation, certains demandent s’ils doivent ramener quelque chose”, explique Nicolas Espinaco. Ils ont ainsi de quoi se nourrir pour survivre.

“Je compte rester là jusqu’au bout”

S’ils étaient une vingtaine ce mercredi matin, c’est parce qu’ils se relaient. Certains sont partis hier soir tard, ont soigné leurs bêtes et sont revenus en suivant sur l’autoroute, d’autres passeront l’après-midi : “C’est en fonction de l’emploi du temps de chacun”. Pour tenir dans la durée et continuer de pouvoir travailler sur leurs exploitations, la logistique est donc primordiale.

Les agriculteurs de la Coordination Rurale s’organisent pour continuer le blocage de l’autoroute A20 entre les échangeurs de Cahors Nord et Caussade jusqu’au 1er janvier.
Les agriculteurs de la Coordination Rurale s’organisent pour continuer le blocage de l’autoroute A20 entre les échangeurs de Cahors Nord et Caussade jusqu’au 1er janvier.
DDM – Pauline Frayssou

D’autres, en revanche, ont choisi de ne pas bouger et de rester sur le campement. C’est le cas d’Alexis : “Je compte rester là jusqu’au bout pour soutenir la cause. Il faut se serrer les coudes et être solidaire. Mes parents et mon frère vont s’occuper de la ferme à ma place.” Selon la Coordination Rurale, cette installation devrait perdurer au moins jusqu’au 1er janvier. “Il faut tenir le choc”, conclut le coprésident.

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