Photo-reporter pour Le Monde, Jean-Claude Coutausse participera ce dimanche aux Foulées du Petit Bleu, à Agen. Une course pleine de sens pour celui qui entretient un lien intime avec la ville et le journal.
Né en 1960 à Monpazier (Dordogne), Jean-Claude Coutausse a collaboré avec les plus grands médias internationaux. Photo-reporter au long cours, il est notamment connu pour son travail avec Le Monde, qui l’a conduit d’Haïti après le séisme aux révolutions égyptienne et libyenne, ou encore au cœur des campagnes présidentielles de Ségolène Royal, François Hollande et Emmanuel Macron. Mais ce dimanche, c’est à Agen qu’il s’élancera sur les 10 km des Foulées du Petit Bleu, aux côtés de 2 200 coureurs.
Marathonien depuis une douzaine d’années, Coutausse a découvert la course agenaise grâce à son ami Daniel Simonet, photographe lot-et-garonnais et ancien camarade de lycée à Orthez. L’an dernier, il y participait pour la première fois. Une expérience émouvante pour celui qui entretient un lien particulier avec la perle du Midi.
“J’ai une longue histoire avec Agen. Mon grand-père et mon père étaient charbonniers à Monpazier. Quand mon père livrait le charbon à Agen, on montait dans le camion avec ma mère, puis on allait faire les courses. Pour moi, c’était la grande ville”, sourit-il. Supporter du SUA, il garde aussi en mémoire les matchs auxquels son père l’emmenait.
Une histoire mêlée à celle du Petit Bleu
Son histoire se mêle aussi à celle du Petit Bleu. C’est là qu’il fit ses premiers pas dans la presse, en 1979 : “Jean-Michel Mazet [ancien photographe du journal, NDLR], avec qui j’étais au lycée, avait été embauché. Je l’avais remplacé un été. Mon premier reportage, c’était un concert de Chuck Berry à Condom”, se souvient-il. Ce lien s’est prolongé en 2019, lorsqu’il exposa à Agen sa série In Terra sancta, née de ses séjours en Israël. “C’était un très bel espace, et j’ai reçu un accueil très chaleureux.”
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Les Foulées sont désormais devenues pour lui un rendez-vous incontournable. “À chaque fois, c’est assez émouvant”, confie-t-il. Adepte des courses, il apprécie aussi le tracé de l’épreuve : “L’organisation est très chouette, et j’aime beaucoup courir le long des cours d’eau et sur les ponts. Traverser le pont-canal avec la Garonne en contrebas a quelque chose d’extraordinaire.”
S’il ne court pas “pour gagner”, il vise néanmoins un meilleur chrono que l’an dernier. “Je sortais d’un Covid. J’avais mis 58 minutes, l’un de mes pires temps”, glisse-t-il avec humour. Cette fois, il espère passer sous les 52 minutes. Mais l’essentiel est ailleurs : retrouver Agen, et fouler une terre remplie de souvenirs.
Un rapport au sol “quasi mystique”
Après des études de photo à Orthez, Jean-Claude Coutausse a parcouru le monde pour couvrir conflits et grands événements : chute du Mur de Berlin, révolution de Velours, intifada, présidentielle de 1988… Collaborateur de l’AFP, Libération ou National Geographic, il s’est découvert il y a douze ans une passion pour la course. Marathons à Berlin, San Francisco ou Shanghai, chaque course est pour lui une façon d’entrer en résonance avec un lieu. “J’ai un rapport au sol quasi mystique. Courir quelque part, c’est appartenir au sol et que le sol vous appartienne.”