Alors que le championnat redémarre ce week-end, les hostilités ont déjà été lancées sur fond de transferts. Et le Stade Toulousain est clairement dans le viseur de la concurrence.
Les relents de l’affaire Jaminet, qui a pollué la seconde partie de saison du Stade Toulousain l’an passé, semblent encore loin d’être dissipés. Il n’y a qu’à lire la violente sortie de Bernard Pontneau, le président de la Section Paloise, pour le comprendre.
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Dans un entretien accordé ce vendredi 5 septembre à La République des Pyrénées, celui qui est également vice-président de la Ligue nationale de rugby a été interrogé sur la prolongation d’Emilien Gailleton, son centre ou ailier international (22 ans ; 10 sél.) ardemment désiré par le triple champion de France en titre comme nous l’avions révélé le 17 juin.
“Là-bas, du côté de la Garonne…”
“On est très fier de ce Pau – Toulouse sur le sujet. Il y a La Rochelle aussi”, lance l’homme fort du club béarnais, dévoilant que la Section “n’a pas encore fait d’offre” et que “le club ne se mettra pas dans le rouge”.
Alors que rien n’indique que sa future proposition sera supérieure à celle de son principal rival, pas vraiment réputé pour être le plus gros payeur du championnat grâce à son attractivité sportive, la suite de son propos est en revanche bien moins policée, avec une attaque claire à l’encontre du Stade Toulousain.
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“Emilien est un joueur de grande valeur mais il faudra créer un équilibre par rapport au plafond du salary cap, reprend-il. Si certains ont des crédits au niveau du salary cap et peuvent faire n’importe quoi, là-bas du côté de la Garonne, nous, nous sommes dans la légalité.”
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Réunion mardi à la Ligue
Didier Lacroix, son homologue haut-garonnais, également vice-président de la LNR, appréciera… Selon nos informations, une réunion du bureau de l’instance est d’ailleurs programmée ce mardi 9 septembre, avec la mise sur la table des crédits internationaux et évoquer un éventuel plafonnement.
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Un rendez-vous attendu avec impatience par l’état-major toulousain pour connaître la tendance et ainsi pouvoir avancer sur le recrutement de la saison 2026-2027, mais également par rapport aux prolongations de ses joueurs en fin de contrat.
Car si le plafond du salary cap est fixé à 10,7 M€, les clubs pourvoyeurs d’internationaux ont la possibilité de dépasser ce montant de 180 000 € par joueur figurant parmi les 42 qui ont été le plus mis à disposition du XV de France durant l’année. À ce titre, le Stade Toulousain en comptait 11 en 2024, ce qui lui a octroyé un crédit supplémentaire de 1 980 000 € pour la saison démarrant ce week-end.
Un plafonnement à huit joueurs ?
Selon nos informations, plusieurs présidents de clubs militeraient pour un plafonnement des crédits à huit internationaux maximum. Une manœuvre visant clairement à limiter la toute-puissance toulousaine. Alors que le stade du Hameau accueillait la dernière étape du SuperSevens le week-end dernier, Bernard Pontneau a sans doute eu l’occasion de s’en entretenir avec Yann Roubert, le président de la LNR, qui n’a jamais caché sa volonté d’ouvrir à l’automne des discussions sur une éventuelle réforme du garde-fou du rugby français.
On ne sait pas si Ugo Mola avait connaissance de la sortie paloise lorsqu’il a parlé “d’environnement hostile”, au moment de faire sa rentrée médiatique, ce vendredi 5 septembre à la mi-journée, avant l’ouverture du championnat à Clermont dimanche.
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Toujours est-il que le manager, qui avait confié dans un entretien à L’Équipe paru ce vendredi 5 septembre qu’il fallait “nourrir la bête”, a parfaitement conscience qu’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir l’abattre, agacés par sa domination.