La Chambre des représentants a approuvé la divulgation du dossier Epstein, défiant les pressions de Donald Trump. Cette décision, soutenue tardivement par le président, attend maintenant l’examen incertain du Sénat.
La Chambre des représentants a voté mardi pour la publication par les autorités du dossier d’enquête sur le criminel sexuel Jeffrey Epstein, après le revirement de Donald Trump qui a longtemps fait pression sur les républicains pour empêcher le vote.
La proposition de loi, adoptée à 427 voix pour et 1 contre, vise à ordonner au ministère de la Justice “de publier tous les documents et archives” en sa possession concernant le financier new-yorkais, mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. Elle se dirige à présent vers le Sénat, où son sort est plus incertain.
Donald Trump fait pression
Pendant des mois, Donald Trump avait mené une véritable campagne pour contrecarrer la tenue de ce vote à la Chambre, aux conséquences potentiellement embarrassantes pour le président. Le milliardaire républicain a réitéré mardi n’avoir “rien à voir avec Jeffrey Epstein”, assurant qu’il avait viré le financier de Mar-a-Lago, son luxueux club en Floride, parce que c’était “un pervers malade”.
Figures de la jet-set new-yorkaise, les deux hommes d’affaires furent proches à partir de la fin des années 1980 jusqu’à leur brouille au début des années 2000, et avant que les poursuites ne soient lancées quelques années plus tard contre le financier, accusé d’avoir organisé un réseau d’exploitation sexuelle de jeunes filles mineures.
“Rien à cacher”
Face au tollé et aux défections croissantes dans son camp avant le vote, Donald Trump avait finalement fait volte-face dimanche et apporté son soutien au texte. “Nous n’avons rien à cacher”, avait lancé le président, qui s’était insurgé à nouveau contre ce qu’il considère comme un “canular” monté par l’opposition démocrate. Le président américain n’a cependant pas expliqué pourquoi il n’ordonnait pas à sa ministre de la Justice de publier directement ces documents, sans passer par un vote au Congrès.
Lors d’une conférence de presse devant le Capitole, en amont du vote attendu dans l’après-midi, plusieurs victimes de Jeffrey Epstein ont pris la parole, souvent avec émotion, pour appeler le Congrès à adopter le texte. “L’Etat ne doit jamais se mettre du côté des prédateurs”, a lancé l’une d’entre elles, Lara Blume McGee, qui a dit parler pour la première fois en public de comment Jeffrey Epstein l’avait agressée sexuellement au moment où elle débutait sa carrière de mannequin à New York.
Avec son adoption à la Chambre, la proposition de loi se dirige à présent vers le Sénat, sans certitude cependant que le chef républicain de la majorité, John Thune, ne décide de la soumettre au vote. Une telle décision exposerait cependant le camp présidentiel, et la Maison Blanche en particulier, à des critiques renouvelées sur sa gestion du dossier Epstein.

