September 4, 2025

Jet de chaises, clients frappés et "gazés" : 9 militants d’extrême droite poursuivis en justice après une violente agression dans un bar d’Albi

l’essentiel
Neuf militants d’extrême droite seront jugés en décembre prochain à Albi pour des faits de violence aggravée. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à une “vendetta” dans un bar du centre-ville fin avril dernier, où plusieurs clients avaient été frappés ou “gazés”.

Après quatre mois d’enquête, une série d’interpellations a été menée mercredi 3 septembre à l’aube par les policiers du commissariat d’Albi. Six militants d’extrême droite liés au groupuscule non déclaré Patria Albiges ont été interpellés à leur domicile et placés en garde à vue.

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Ils sont soupçonnés d’avoir participé à la violente agression commise fin avril dernier sur la terrasse du Cosy, un bar du centre-ville d’Albi. Une vingtaine d’individus masqués, armés de matraques télescopiques et de gaz lacrymogène, y avaient fait irruption en fin de soirée, à la recherche d’un militant antifasciste bien connu à Albi. “Ils savaient où j’étais assis, ils sont venus directement vers moi”, témoignait ce dernier à La Dépêche du Midi, expliquant que les agresseurs ont débarqué en le menaçant de mort.

?Attaque de clients en terrasse de bar #albi par des membres du groupuscule d’extrême-droite Patria Albigès dont certains ont déjà été condamnés pour violences, quand d’autres menacent de mort nos jeunes!
Ces violences doivent cesser! @prefet81 @bruno_retailleau On laisse faire? pic.twitter.com/HrRKQMPfhA

— Karen Erodi (@KarenErodi) April 26, 2025

Le jeune homme, qui buvait un verre avec des proches, s’était réfugié dans la cave de l’établissement pour se mettre à l’abri. Les individus ont alors pris à partie les clients du bar installés en terrasse ainsi que le patron. Une femme, étrangère à ce différend, a reçu un coup de poing dans le visage en tentant d’arracher le masque d’un des agresseurs et tout s’est vite emballé, avec de nombreux échanges de coups. Les individus masqués ont balancé des chaises et ont “gazé” des clients avant de s’enfuir. Une déferlante de violence qui a choqué toutes les personnes présentes. “On a ramassé des matraques télescopiques, des cagoules… Je n’avais jamais vu ça”, a témoigné le gérant du Cosy.

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Poursuivis pour violences aggravées

À l’issue de leur garde à vue, quatre des militants ont été déférés au parquet d’Albi ce jeudi 4 septembre dans l’après-midi et placés sous contrôle judiciaire. Cinq autres suspects ont été entendus en audition libre. Selon nos informations, tous seront jugés le 18 décembre prochain pour violences avec arme et en réunion et participation à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires. Certains d’entre eux sont également poursuivis pour avoir refusé de communiquer le code de déverrouillage de leurs téléphones portables.

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Si les suspects ont été peu diserts lors de leurs auditions, invoquant leur droit au silence, cette agression au Cosy s’apparente à une “vendetta” : quelques heures plus tôt, c’est un des leaders de Patria Albiges, Clément Cabrolier, 27 ans, fils de l’élu d’opposition RN et ancien député du Tarn Frédéric Cabrolier, qui avait été agressé devant un autre bar albigeois par des militants antifascistes. Là aussi, l’enquête a abouti en début d’été à l’interpellation de trois suspects qui seront jugés en octobre prochain.

Ces affrontements entre militants d’extrême gauche et d’extrême droite s’étaient multipliés au printemps dernier dans l’Albigeois. Deux militants antifascistes albigeois, accusés d’avoir agressé en mars dernier un membre de la jeunesse du Rassemblement national et du syndicat étudiant La Cocarde, ont été interpellés courant mai et seront jugés en septembre prochain. Trois étudiants, deux antifas et un d’extrême droite, ont par ailleurs été condamnés fin mai à des peines de 4 à 5 mois de prison avec sursis pour leur participation à une rixe survenue fin mars, le jour d’élections étudiantes à l’INU Champollion.


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