Depuis la victoire des Bleus contre la Slovénie ce samedi 30 août, le meneur Sylvain Francisco est victime d’un harcèlement raciste sur les réseaux sociaux, simplement parce qu’il a mis deux points en fin de match alors que les Slovènes ne jouaient plus vraiment. Il dénonce cette situation dans une interview parue ce mercredi 3 septembre.
Le racisme s’invite sur les parquets du championnat d’Europe de basket. Le joueur NBA Denis Schröder avait déjà fait état de cris de singe à son encontre et c’est désormais à Sylvain Francisco, meneur de l’équipe de France, de subir ce type de comparaisons racistes.
Après avoir signé une performance magistrale face à la Slovénie (32 points), le Français s’est retrouvé assailli d’insultes. La cause ? Il était allé inscrire deux points en toute fin de match alors que les Slovènes avaient arrêté de jouer et que Luka Doncic était venu lui faire une accolade. Certains considèrent qu’il avait brisé là une règle tacite de basket qui veut que la dernière possession ne soit pas jouée lorsque le sort du match est entendu, ce que les Français contestent dans ce contexte où la différence de points compte au classement.
“Des chances que je porte plainte”
Derrière, il subit un harcèlement particulièrement violent. Il révèle dans une interview publiée par Be Basket ce mercredi 3 août avoir reçu plus de “3 000 messages” d’insultes à caractère raciste depuis cet évènement. “Ça m’a énormément touché, je pense que ça a vraiment joué avec mon mental. Je suis humain, ça m’a atteint. La plupart du temps, tu ne penses pas que ça va te toucher mais si”, déclare le meneur qui tente tant bien que mal de se reconcentrer sur son tournoi. Au vu de ces circonstances, rien de très surprenant à voir son niveau baisser drastiquement (il n’a plus inscrit que 5 points).
“Tu peux m’insulter, me dire ce que tu veux sur mon niveau sportif. Mais dès que ça touche à ma race ou à ma couleur de peau, je n’accepte pas”, poursuit le Français qui dit vouloir dénoncer cette situation “jusqu’au bout”. En effet, il estime avoir été insuffisamment soutenu par les instances dirigeantes et notamment la fédération internationale, la FIBA. “Il y a des chances que je porte plainte. Je ne veux pas que ça passe inaperçu, il faut en parler”, détaille Francisco qui s’agace que sa parole porte moins que celles d’autres victimes plus célèbres à l’image du footballeur Vinicius Jr ou du joueur NBA Schröder.
Ce qui l’inquiète aussi, c’est le profil de ceux qui le harcèlent. “Des gars des pays de l’Est, des Américains. Il y a même des Français”, promet-il, pointant du doigt “des pères, des enfants ou des mères de famille qui n’ont rien à faire sur les réseaux”. Il faut espérer que cette (nouvelle) prise de parole permette de sensibiliser autour d’une situation qui est un problème persistant dans le milieu du sport professionnel.