September 3, 2025

Rentrée scolaire : "Il manque au moins un professeur dans au moins un établissement sur deux dans l’académie de Toulouse"

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En France, le constat fait par la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne selon lequel il manque “l’équivalent de 2 500 postes” dans le secondaire en cette rentrée des classes se confirme dans l’académie de Toulouse. “Il manque au moins un professeur dans au moins un établissement sur deux dans l’académie de Toulouse”, a estimé, mardi 2 septembre, le secrétaire académique du syndicat enseignant Snes-FSU.

Lundi 1er septembre, jour de rentrée classique pour l’élève de 5e au collège Daniel Sorano de la petite commune urbaine de Pins-Justaret, au sud de Toulouse. Sauf qu’en rentrant le soir chez lui, il annonce qu’il n’a pour l’instant ni cours de mathématiques ni cours d’anglais. “Résultat, il a un emploi du temps allégé, confie Elodie, sa mère, quelque peu inquiète en ce début d’année. En mathématiques, c’est quand même six heures par semaine, c’est moins en anglais. Toutes les matières sont importantes au collège. Nous attendons d’en savoir plus cette semaine avec la direction de l’établissement. Je sais que l’an passé, mon fils était en 6e, et des camarades avaient aussi eu des professeurs absents.” Mardi soir, elle confirmait l’arrivée d’un professeur de mathématiques.

Pas de mathématiques, pas de cours d’anglais

En France, il manque au bas mot “l’équivalent de 2 500 postes” dans le secondaire en cette rentrée des classes, en arguant de 100 000 élèves en moins, baisse démographique oblige. Un constat fait par la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne qui se confirme à l’échelle de l’académie de Toulouse, selon une enquête menée par le syndicat enseignant Snes-FSU auprès de 10 % des établissements du second degré. “Il manque au moins un professeur dans au moins un établissement sur deux dans l’académie de Toulouse”, a estimé, mardi 2 septembre, son secrétaire académique Pierre Priouret.

Plusieurs collèges et lycées confrontés au manque d’heures

Deux lycées toulousains, Bellevue et Clémence Isaure, mais aussi des collèges du département, Maurice Bécanne (Toulouse), Didier Daurat (Saint-Gaudens), Georges Chaumeton (L’Union), du Bois de la Barthe (Pibrac), André Abbal (Carbonne), Alain Savary et lycée Pierre Bourdieu (Fronton), lycée international Victor Hugo (Colomiers), Daniel Sorano (Pins-Justaret), Jacqueline Auriol (Villeneuve Tolosane) et Joliot Curie (Fontenilles) font état d’informations selon lesquelles “toutes les heures d’enseignement ne sont pour le moment pas couvertes à cette rentrée”.

“Des contractuels jamais titularisés”

Pour Pierre Priouret, “la promesse n’est pas tenue”, il parle “d’une rentrée qui se dégrade”. “Sur 1 200 postes non pourvus aux concours en France (Capes), cela représente près d’une quarantaine de postes pour l’académie, soit la moitié pour la Haute-Garonne. Localement, on sait qu’il y a des démissions de professeurs stagiaires [la première année d’exercice, NDLR] depuis 48 heures et aucune visibilité sur le nombre de contractuels qui ne sont jamais titularisés. Évidemment, sur un total de 15 000 professeurs dans l’académie, cela ne se voit pas. Mais un professeur absent a des conséquences sur plusieurs dizaines d’élèves car il a plusieurs classes”.

Pour le Snes, les causes sont connues de longue date désormais : dégradation des conditions de travail, salaires, crise des vocations, “cela s’aggrave, mais le gouvernement ne fait rien pour changer”, lâche le syndicaliste.

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