De simple supporter à membre essentiel du staff, Jean-Pierre Escala vit une histoire singulière avec les « Vert et noir » qui vont retrouver le Top 14, ce samedi, au Stade français (13 heures). Au point d’être aujourd’hui indispensable à la vie du groupe.
« Je me suis invité ». Le chaos, très peu pour lui. Depuis des années, Jean-Pierre Escala est un supporter comme les autres qui adore venir dans la cuvette encourager le MTG XV. Sauf que la rétrogradation financière en 2010 change la donne. Plus de Top 14, il faut tout reconstruire.

Jean-Pierre Escala veut faire partie de cette reconstruction : « Je ne connaissais personne (sourire). Mais cette relégation m’a fait mal, comme à tout le peuple sapiacain. Je voulais apporter ma pierre à l’édifice, puisqu’il fallait absolument filer un coup de main. J’ai trouvé le numéro de Yann Kergoulay qui travaillait à l’époque avec le coach Sébastien Calvet. Il m’a demandé quand j’étais dispo pour une rencontre. On se voit donc quelques jours plus tard, lors d’une rencontre amicale à Figeac. J’étais intégré à l’aventure (sourire). »
Le début d’une longue, très longue histoire d’amour avec ce club qui retrouve son nom d’USM. Jean-Pierre va donner un coup de main mais lequel ? « J’étais prêt à tout. Seb me demande si je suis intéressé par les jeunes ou les pros, en m’orientant vers les pros (sourire). Il me demande si je sais tenir une caméra. Je serai donc le vidéoman du club (sourire). C’est comme ça que tout a commencé. »
Pendant des années, avec son caméscope et son pied, Jean-Pierre Escala va accompagner l’équipe partout, plus de 10 000 kilomètres car « à l’époque en Fédérale on filmait l’équipe Une mais aussi la réserve. Je ne faisais que les prises de vues, il y avait ensuite un analyste vidéo mais ce n’était pas comme maintenant. Aujourd’hui c’est un autre monde, avec plusieurs caméras, des fixes… »
« Une deuxième famille »
Peu à peu, le bonhomme au caractère bien trempé devient un pion essentiel de la reconquête, de ceux qui n’ont pas voulu céder au fatalisme, de ceux auxquels l’USM doit une fière chandelle. Peu à peu, la spécialisation des tâches fait évoluer le rôle de Jean-Pierre Escala. « David Gérard m’a proposé de ne plus m’occuper de la vidéo car il y avait d’autres moyens qui permettaient de se passer de moi. Il avait d’autres plans pour moi. J’ai lâché tout ce qui touche aux images. »
Jean-Pierre fait un peu partie des meubles, toujours prêt à continuer à apporter sa pierre à l’édifice, et même à trouver un tournevis. Aujourd’hui, plus que jamais, il reste au plus près du réacteur : « Je suis un peu multi-tâches. Ça peut aller d’assistant en bord de terrain pendant les entraînements à intendant lors des déplacements, ou la surveillance des protocoles lors des matchs à domicile. J’assiste aussi le team manager sur certaines tâches administratives ou à sa demande… C’est très diversifié, ce qui rend ma position très intéressante. » Et le tout toujours en tant que bénévole.
Désormais à la retraite depuis trois ans, Jean-Pierre Escala se verrait-il faire autre chose ? « Il y a longtemps déjà que je ne me vois pas faire autre chose (sourire). Quand on dit que c’est une deuxième famille, c’est tout à fait ça. »