September 3, 2025

Du site de commande à l’épicerie de quartier : ToutenLocal muscle son jeu avec les réseaux sociaux, pour ramener les Cadurciens au local

l’essentiel
Né en ligne avant le Covid, devenu épicerie de quartier, ToutenLocal veut continuer à grandir sans renier ses valeurs. Julien Levigne, le patron, mise sur les réseaux sociaux, les paniers et le bon sens.

Fontanes, 2019. De retour dans le Lot pour suivre sa compagne, Julien Levigne, trentenaire originaire de Cahors, a une idée simple : livrer à domicile les produits de producteurs locaux. Il crée alors ToutenLocal. “La création de l’entreprise a eu lieu en mai, et les premières livraisons ont démarré en septembre”, résume le père de deux enfants.

Mais voilà : en mars 2020, la pandémie change tout. Les commandes explosent. Trop, même. Son logement devient trop petit, il faut trouver un local. “Avec le confinement, tout le monde voulait consommer local. Mais j’avais un doute sur la fidélité de cette clientèle post-Covid.” Il s’installe alors à Cahors, rue Danielle Casanova.

Un local avec de la place, du passage, du potentiel

À l’origine, il s’agissait d’un point de retrait, mais les clients ont vite demandé à acheter sur place. Il ouvre la grille, sort quelques cagettes… et ça prend. Le drive devient boutique. En avril 2021, c’est officiel : ToutenLocal devient une épicerie libre-service. Depuis, le magasin s’agrandit tous les six mois. “Au début, c’était surtout des fruits et légumes, puis on a ajouté des produits frais, et aujourd’hui, on propose un peu de tout.”

Julien Levigne, 36 ans, est à la tête de ToutenLocal.
Julien Levigne, 36 ans, est à la tête de ToutenLocal.
DDM – A.M.

Aujourd’hui, ToutenLocal, c’est 3,5 équivalents temps plein. Deux embauches sont en cours : un responsable produits frais et un employé libre-service. Le panier moyen s’élève à environ 23 euros. Les jours forts ? Vendredi et samedi. Alors pour animer le début de semaine, Julien a décidé de relancer un concept maison : le panier du mardi. Lancé il y a cinq ans, le panier unique à 20 euros s’essoufflait. Nouvelle formule dès ce 9 septembre : un panier fruits à 15 euros, un panier légumes à 15 euros, et un mixte à 25 euros. “C’est plus lisible, plus adaptable. Et ça nous permet de mieux répondre à la demande.”

Une forte présence sur les réseaux sociaux

Mais le vrai virage s’est joué ailleurs : sur les réseaux sociaux. “Nous sommes excentrés, alors il fallait que l’on communique pour toucher au-delà du quartier. Les réseaux sont un bon moyen pour ça. Nous nous sommes inspirés de ce que faisaient d’autres commerçants. C’est une tribune ouverte pour parler de notre métier, des produits, et de ceux qui les fabriquent.” Alors ToutenLocal se met à publier, partager, filmer. D’abord les paniers, puis les animations avec les producteurs. Aujourd’hui, c’est Andrea Auguglioro, 31 ans, qui prête son visage à l’épicerie. Responsable du magasin, à l’aise devant la caméra, elle incarne cette dynamique et veut convaincre les Lotois de se mettre à l’épicerie locale en ce début d’année scolaire.

Ce mardi, c’était jour de tournage au magasin.
Ce mardi, c’était jour de tournage au magasin.
DDM – A.M.

Les vidéos ? “Tournées au téléphone, avec un micro. Le but, c’est que ça reste simple, naturel. Nous voulons aussi montrer comment sont faits les produits, avec qui, sur quel territoire. Ce sont des histoires d’hommes et de femmes, pas seulement des produits.” Le concept suscite l’intérêt et attire de nouveaux clients, même si l’impact économique reste difficile à mesurer. “Mais elles sont bien vues et partagées. Les gens nous en parlent en magasin ou en dehors. Cela génère quelques ventes additionnelles et attire de nouveaux clients.”

Prochaine étape : relancer la livraison, abandonnée après la pandémie. “Avec le retour de la demande, on y pense sérieusement pour 2026.” En attendant, ToutenLocal trace sa route. Tranquillement, mais sûrement.

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