Un parc public de 5 000 m2, entouré de logements, bureaux et commerces. C’est le programme qui a séduit l’État, propriétaire de la cité administrative. Pour aboutir, il devra cependant répondre à toutes les attentes du futur plan local d’urbanisme.
La revente de l’ancienne cité administrative de Toulouse, située boulevard Lascrosses, va-t-elle prendre des allures de feuilleton ? En mai 2025, la préfecture de Haute-Garonne annonçait que le groupement Bouygues Immobilier – GA Smart Building – Eclisse Promotion remportait le marché. Mais cette victoire est désormais contestée. Kaufman & Broad, candidat malheureux, estime avoir été écarté de manière injustifiée. Ses avocats ont déposé un recours devant le tribunal administratif pour “manquement au principe de transparence” et “erreur manifeste d’appréciation sur le contenu des offres”. Ce recours pourrait retarder la vente définitive du site. Mais qu’est ce qui était prévu par le candidat retenu dans le cadre de l’appel d’offres ?
Les promoteurs choisis pour mener cette requalification urbaine ont séduit l’État avec un projet ambitieux. Sur le papier, ils proposent de transformer l’îlot de 1,7 hectare en vaste parc public traversant de 5 000 m², reliant les boulevards à la faculté de droit. Autour, une partie des bâtis, notamment le restaurant administratif, sera démolie pour laisser place à du neuf. Tandis que les autres projets de réhabilitation prévoient de faire muter les bureaux existants en logements.
La tour totem de Louis Hoym de Marien préservée
Côté université, la tour totem de 4 000 m² dessinée par Louis Hoym de Marien et Paul de Noyers, bâtiment remarquable du XXe siècle, sera conservée et transformée en résidence étudiante. Des constructions neuves viendront compléter l’ensemble : 7 000 m² de bureaux, une maison de santé de 630 m² et 1 200 m² de commerces en rez-de-chaussée. Le tout dans un souci de construction durable grâce notamment au réemploi de matériaux. Au-delà du litige juridique, le projet devra surtout affronter l’épée de Damoclès du futur PLUIH, dont les nouvelles règles pourraient bouleverser son équilibre. Ce n’est pas un détail, d’autant que les équipes techniques de la métropole planchent déjà sur une version 2 du PLUIH. “À l’arrivée, il est d’ailleurs fréquent de voir des projets complètement ‘déshabillés’, malgré des sommes considérables engagées”, confie un fin connaisseur du dossier.