August 17, 2025

"On a encore de grands défis" : l’abattoir d’Auch poursuit son recrutement pour assurer son avenir

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Placé en procédure de sauvegarde au printemps, l’abattoir d’Auch est aujourd’hui sur une bonne dynamique mais recherche toujours des postes clés pour pérenniser son activité.

Voilà maintenant huit mois qu’Audrey Bourrust préside aux destinées de l’abattoir d’Auch, à travers la société Alliance Abattoir d’Auch-Gers. Un défi de taille jalonné d’obstacles pour l’éleveuse de porc noir, qui n’a pas hésité à placer l’outil en procédure de sauvegarde au mois d’avril, un mois à peine après l’inauguration de la nouvelle chaîne multi-espèces.

Cette décision assumée avait été prise à l’époque pour apurer les dettes accumulées depuis le départ soudain de l’entreprise Bigard, en 2023. Huit mois après sa prise de fonctions, Audrey Bourrust peut mesurer le chemin parcouru, l’abattoir ayant notamment vu l’entrée au capital d’un groupe spécialisé dans les plats cuisinés. “On a fidélisé énormément de nos usagers. On dépasse largement les 400 tonnes par mois. On peut se féliciter de ça”, souligne-t-elle.

“En tant qu’usager, on est très accompagné”

Pour atteindre et tenter de dépasser ses objectifs, le site d’abattage et de découpe peut compter sur des employés pleinement investis dans leur tâche, pour certains depuis plusieurs années. “Ça mobilise tous nos moyens pour pouvoir donner une prestation toujours de qualité. On a la chance d’avoir un noyau dur de salariés fidèles et attachés à l’outil, qui ont aussi une volonté de se former en permanence”, précise Audrey Bourrust.

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Présidente mais aussi usagère de l’abattoir, l’éleveuse porcine vante par ailleurs la proximité entre salariés et éleveurs, un avantage non négligeable dans un abattoir à la fois ambitieux et à taille humaine. “En tant qu’usager, on est très accompagné et il y a un véritable dialogue. Ça va des salariés sur chaîne au client final qui est sur le quai. Cet abattoir, au-delà de constituer un outil nécessaire à l’agriculture et à l’élevage du département, c’est un endroit où il y a un échange.”

Les agriculteurs ne s’y trompent pas : les retours sont dans l’ensemble positifs ces derniers mois, un peu plus encore lors des derniers jours de canicule. “C’est le premier été où on fait si peu de route pour aller abattre. Ce sont des conditions qui changent notre quotidien à tous, c’est ce que je retrouve dans les paroles de tous les éleveurs”, relève Audrey Bourrust.

Audrey Bourrust (à gauche) a pris la présidence de l’abattoir en décembre dernier.
Audrey Bourrust (à gauche) a pris la présidence de l’abattoir en décembre dernier.
DDM ARCHIVES – NEDIR DEBBICHE

Maintenir cette qualité de service a toutefois un coût et nécessite des ressources, humaines et matérielles. La présidente le sait, l’abattoir faisant notamment face ces derniers mois aux contraintes liées à la maintenance et l’entretien des machines. “On est en cours de recrutement pour compléter les équipes à ce niveau-là”, indique-t-elle.

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Avec 28 salariés recensés, l’abattoir est bien loin de ses jours les plus fastes, où une centaine de personnes travaillaient sur le site, notamment au moment de l’arrivée de Bigard en 2020. Dans ces conditions, trouver la perle rare a d’autant plus de valeur, la direction s’attachant sans relâche à pourvoir des postes clés comme technicien de maintenance ou secrétaire, la secrétaire historique de l’abattoir prenant sa retraite en fin d’année.

“On est une véritable équipe”

Consciente que l’outil continue d’exister “parce que des opérateurs le font vivre”, Audrey Bourrust ne se prive pas de lancer un appel à candidatures : “Aujourd’hui, on est une véritable équipe et on est ouvert à toute personne motivée qui a envie de travailler dans une structure à petite échelle. Il y a quand même des avantages : on commence tôt le matin mais on est détaché en milieu d’après-midi”.

Propriété du Grand Auch, qui “apporte une aide considérable” pour “maintenir ce site en fonctionnement”, dixit Audrey Bourrust, l’abattoir poursuit donc sans relâche sa quête pour un avenir pérenne. “On a encore de grands défis, conclut sa présidente. La sauvegarde, c’est une gestion au quotidien. Le défi est gigantesque et à la fois totalement atteignable de par la volonté des usagers, qui se mobilisent tous pour qu’il y ait le volume.”

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