Malgré une belle saison estivale côté météo, le tourisme et surtout la restauration en station balnéaire enregistrent une forte baisse de fréquentation. Pour les professionnels du secteur, inflation et incertitudes politiques pèsent sur le budget vacances des Français.
C’est une saison morose qui s’annonce pour le tourisme. En effet, nombreux sont les professionnels du secteur à rapporter une baisse de la fréquentation, en bord de mer notamment. Les restaurants semblent particulièrement touchés. Alors que les vacances touchent presque à leur fin, restaurateurs et hôteliers tirent la sonnette d’alarme.
“Environ 39 % d’entre eux ont subi une baisse de fréquentation. En restauration, c’est encore plus marqué : la consommation est bien inférieure aux années précédentes. Les restaurateurs voient les clients passer, mais ils ne rentrent pas pour consommer”, confirme Laurent Barthélémy, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) Saisonniers.
Il pointe du doigt une situation politique et sociale dans le pays qui a plongé les Français dans l’incertitude. “Avant de consommer, les gens ont besoin d’être rassurés. Or aujourd’hui, avec les annonces gouvernementales diverses et variées, couplées à tout ce qui se passe dans le monde, personne ne l’est, regrette-t-il. Nos métiers reposent sur la confiance. S’il n’y en a pas, la consommation ralentit. Donc à faire peur aux Français en permanence avec des messages alarmistes, le ressenti sur la consommation est inévitable.”
Il cite également l’inflation des dernières années et un pouvoir d’achat en baisse qui n’ont pas aidé. “Vous ajoutez à ça une inflation qui n’aide pas, le pouvoir d’achat des Français a diminué.”
Le littoral méditerranéen particulièrement touché
Une réalité qui a concerné toute la première saison, et qui devrait se confirmer pour le mois d’août également. Selon l’Umih, ce recul de la fréquentation et de la consommation est “homogène” sur tout le territoire, même si certaines zones comme le littoral méditerranéen ont été particulièrement touchées. “Les professionnels autour de Marseille ont beaucoup souffert. Ils constatent des baisses de chiffre d’affaires entre 25 % et 35 %. Cela concerne la partie restauration et les bars”, rapporte Laurent Barthélémy.
Malgré deux épisodes caniculaires intenses en juin et en août, l’Umih n’a pas constaté de corrélation entre la météo et le manque d’enthousiasme des vacanciers. “Pour en avoir discuté avec des clients, c’est principalement pour des raisons économiques et de pouvoir d’achat. Les gens arrivent avec un budget global. Celui-ci englobe le transport, le logement, la restauration. Quand ils ont un budget en baisse ou des incertitudes, ce qu’ils vont sacrifier en priorité, ce sont les repas au restaurant et la consommation au bar”, explique le président.
Il dit espérer voir les “discours catastrophiste” du gouvernement cesser afin de “redonner confiance aux Français” et de “relancer la consommation”.