August 15, 2025

Disc golf, comment cette discipline méconnue tente de s’envoler près de Toulouse

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Dérivé du golf traditionnel et pratiqué avec des frisbees, le disc golf gagne chaque année de nouveaux adeptes. Dans le sud-est toulousain, le club Space disc Saint-Orens, fondé il y a dix ans, souhaite aujourd’hui la création d’un parcours permanent.

Munis de leurs disques, les joueurs s’avancent un par un vers le tee, cette zone de départ d’où ils vont s’élancer. Le geste est précis, l’œil rivé sur leur cible : une corbeille métallique surélevée, entourée de chaînes. En quelques lancers, chacun tente d’atteindre cette corbeille avec le moins de coups possibles. À mi-chemin entre le frisbee et le golf traditionnel, le disc golf est une discipline encore méconnue mais en croissance rapide.

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Né aux États-Unis dans les années 70, le disc golf est aujourd’hui une discipline dont la popularité ne fait qu’augmenter. Ce sport est encadré par la Professional disc golf association (PDGA) et la Fédération flying disc France (FFDF) et compte environ 600 licenciés en France.

Une corbeille mobile coûte environ 200 euros et fait une quinzaine de kilos.
Une corbeille mobile coûte environ 200 euros et fait une quinzaine de kilos.
JN DDM

Un sport accessible à tous

À Saint-Orens, le club Space disc a été fondé en 2015. “Il y a eu une explosion de licenciés après le Covid, car c’est l’un des rares sports qu’on pouvait continuer à pratiquer en extérieur tout en respectant la distanciation sociale”, explique Éric Klumpp, membre du club depuis cinq ans. Le disc golf séduit par son accessibilité : pas d’abonnement à une salle ou de matériel sophistiqué. Un disque coûte entre 10 et 30 euros, et la plupart des parcours en France sont en accès libre.

“Pas besoin d’être un athlète de haut niveau”, souligne également Étienne Jussiau, président du club Space disc Saint-Orens. “Beaucoup de nos membres sont d’anciens sportifs qui, avec l’âge, ont cherché une pratique moins traumatisante pour le corps.” Un avis partagé par les autres sportifs, dont Fabien Rouquette, joueur expérimenté : “On vient de l’ultimate pour beaucoup d’entre nous. Mais à force, le corps ne suit plus. Un jour, je me suis pris un disque en plein visage, j’étais sonné : j’ai eu comme un déclic.” Contrairement aux apparences, le disc golf demande de la rigueur et de l’entraînement. “Certains parcours peuvent faire 5 kilomètres mais on marche beaucoup plus”, explique Guillaume Bec, qui participe régulièrement à des compétitions nationales. “Je n’ai jamais pris autant de muscles que depuis que je fais du disc golf”, plaisante Éric.

Les disques ont tous des particularités différentes.
Les disques ont tous des particularités différentes.
JN DDM

Le disc golf est aussi reconnu pour son respect de l’environnement. Pour pratiquer cette discipline, il n’est pas nécessaire d’arroser des pelouses ou de couper des arbres comme au golf. “On joue avec notre environnement. Pas besoin de couper un arbre : on le contourne. C’est justement ce qui est amusant. Il faut réfléchir à une stratégie en fonction de l’emplacement de l’obstacle, quel qu’il soit. Chaque lancer est différent”, raconte Guillaume. La seule contrainte est une tonte régulière pour ne pas perdre les disques dans les hautes herbes et conserver de bonnes conditions de vol.

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Un parcours permanent pour progresser

Le club compte aujourd’hui 25 licenciés qui s’entraînent régulièrement dans les parcs de Ramonville ou de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille. Malgré sa croissance, le Space disc Saint-Orens se heurte à un obstacle majeur : l’absence de parcours permanent dans le sud de la région toulousaine. Actuellement, les joueurs déplacent les corbeilles plusieurs fois, au cours de l’entraînement, ce qui leur fait perdre un temps de jeux précieux. Le club cherche une municipalité qui pourra lui permettre de jouer. “C’est vraiment compliqué de jouer et de progresser sans parcours. Il nous faut de l’espace mais les villes construisent beaucoup en ce moment. L’installation coûte environ 20 000 euros”, souligne Fabien. Les membres souhaiteraient pouvoir s’entraîner comme les autres équipes de cette discipline. “On est le seul club de la région qui n’a pas de parcours, c’est frustrant”.

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Space disc Saint-Orens sera présent au forum des associations de Saint-Orens, le 6 septembre prochain.

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