La 35e édition du Challenge du Montcalm débutera jeudi avec le kilomètre vertical du Sarrasi. Mathieu Masbernard, lui, relévera le défi de la PICaPICA, vendredi. Cet infirmier anesthésiste, compagnon de Blandine L’Hirondel, double championne du monde de trail, troque l’assistance pour l’effort, en quête d’humilité et d’aventure humaine face à la montagne.
L’an dernier, il a pris la 196e place de la PicAriège en 26h19’47’’. Loin, très loin du lauréat Quentin Grateau (11h47’09’’). Mais Mathieu Masbernard s’en moque presque. Compagnon de Blandine L’Hirondel, double championne du monde de trail, il l’a accompagnée aux quatre coins du monde pour l’assister sur les plus grandes épreuves internationales. Entièrement dévoué. Aujourd’hui, le couple — elle est gynécologue-obstétricienne, lui infirmier anesthésiste — a fait le pari d’un emploi du temps plus léger. « En accompagnant Blandine, je me suis un peu oublié. » Cette semaine, c’est lui qui sera sur les sentiers, et Blandine qui assurera l’assistance. Pour un pari fou : participer à la PICaPICA. « C’était l’année dernière, après la PicAriège. On déjeunait avec Nahuel Passerat et je me suis lancé ce défi (éclat de rire). »
Une manière de prendre le relais de Blandine, qui avait participé à la première édition de la PICaPICA, interrompue par les orages. Vendredi matin, à 5 heures, Mathieu sera au départ avec le sourire. « Participer à cette course, c’est presque une thérapie. Ça fait du bien de retrouver des courses simples. » Des courses loin du tumulte médiatique de certaines autres. Et s’il prend le départ, ce n’est pas avec un objectif de performance. « Même si c’est bateau de dire ça, je viens chercher une aventure humaine. » Se retrouver seul face à la montagne. Pour le seul plaisir de se dépasser. « Aujourd’hui, on a une génération qui banalise trop l’effort. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de me retrouver tout seul au bout de quelques kilomètres, et de ne pas me retrouver à la queue leu leu avec les autres concurrents. »
« La montagne, c’est l’humilité »
Des valeurs qu’il retrouve pleinement dans le Challenge du Montcalm. « J’apprécie énormément Nahuel. Quand il s’engage dans quelque chose, il y va à fond, et je suis en accord total avec ses principes. Le Montcalm, ce n’est pas une course business, une course à dossards. C’est une course qui respecte la montagne. La PICaPICA, c’est bien plus qu’une course. On n’est pas maternés, ça pousse à réfléchir sur soi-même. La montagne, c’est l’humilité. » Il le savait, le défi était immense. « J’avais pris du poids, je repartais de zéro (rires). J’étais quand même un amateur « plus-plus », même si je n’avais pas de gros résultats. Je ne suis pas un montagnard. Mais je ne m’imaginais pas que la reprise serait si dure. »
Au fil d’une préparation intensive, Mathieu a retrouvé « peu à peu du plaisir ». « Vendredi, j’arriverai sur la ligne de départ avec le sentiment du travail accompli. J’ai déjà le gâteau, il manquera la cerise. » Une performance ? On en est loin. « Non, je serai juste content de finir la PICaPICA. J’ai fait des semaines d’entraînement à 80 kilomètres et 8 000 m de dénivelé positif. C’était déjà très dur. Là, ce sera encore plus, d’un seul coup. » Initialement, il espérait terminer en 35 heures. Mais une petite blessure l’a contraint à revoir ses objectifs. « En 40-45 heures — le temps maximal étant fixé à 55 heures par l’organisation — ce serait bien. »
Mathieu Masbernard s’est donné rendez-vous avec lui-même. Et s’il va au bout de son défi, il pourra alors se concentrer sur une autre ambition : devenir bénévole du Challenge du Montcalm. « Mettre en place une telle épreuve, c’est de plus en plus compliqué. Chapeau à Nahuel Passerat et à toute l’organisation. » Après avoir arpenté toutes les montagnes de la planète, Mathieu et Blandine ont choisi celles du Montcalm pour retrouver de la sérénité.
Le programme de la 35e édition du Montcalm
Le programme du Montcalm
Le kilomètre vertical du Sarrasi (3,5km ; 1080m de dénivelé positif). Départ jeudi 14 août à 18 heures de Goulier. 200 participants.
La PICaPICA (109 km ; 11500m de dénivelé positif). Départ vendredi 15 août à 5 heures de la Plaine des sports, à Auzat. 299 participants.
La PicAriège (70 km ; 7000m de dénivelé positif). Départ vendredi 15 août à 7 heures de la Plaine des sports, à Auzat. 350 participants.
Le Marathon du Montcalm (40km ; 2750m de dénivelé positif). Départ samedi 16 août à 7 heures de la Plaine des sports, à Auzat. 600 participants
Le Trail des Novis (25km ; 1250m de dénivelé positif). Départ dimanche 17 août à 7 heures de la Plaine des sports, à Auzat. 600 participants
Le Trail des Mineurs (15km ; 850m de dénivelé positif). Départ dimanche 17 août à 8h30 de la Plaine des sports, à Auzat. 500 participants
Le Trail by night (8km ; 350m de dénivelé positif). Départ samedi 16 août à 21h30 de la Plaine des sports, à Auzat.300 600 participants.