August 11, 2025

Ventilateurs, brumisateurs, abreuvoirs en libre-service… comment cette exploitation laitière du Tarn évite la surchauffe des troupeaux

l’essentiel
Pour limiter l’impact de la canicule sur les troupeaux, la ferme Bellegarde, près d’Albi, a opté il y a quelques années pour l’installation de ventilateurs dans son étable. Un investissement qui préserve le bien-être animal mais aussi la production en lait des vaches.

Sous un soleil de plomb, rares sont les vaches à s’aventurer hors de l’ombre, autour de la ferme Bellegarde, à quelques kilomètres d’Albi. La majorité des soixante-dix Prim’Holstein élevées par l’exploitation, propriété du lycée Fonlabour, restent à l’ombre sous l’étable.

Et pour cause, depuis 2021, la ferme a investi dans un système de ventilation “à la pointe”, selon une exploitation voisine, pour permettre aux animaux de passer un été un peu plus frais. “On a sept petits ventilateurs et trois gros horizontaux, ainsi qu’un système de brumisateurs”, détaille Julien Terral, salarié de la ferme.

De quoi créer quelques courants d’air bienvenus, alors que dehors, le mercure a dépassé les 40 degrés localement sur le département. Des températures bien trop élevées pour les animaux. “À partir de 21 degrés, déjà, la vache est en stress thermique, détaille l’éleveur. C’est pour cela que notre ventilation est dynamique. Elle s’active à partir de 14 degrés et s’accélère ensuite en fonction de la température.”

Plus de cent litres d’eau par vache et par jour

En cette journée de vigilance rouge canicule, seul le bourdonnement des pales des ventilateurs se fait entendre dans l’étable. Les salariés, eux, restent vigilants aux premiers signes de surchauffe dans le troupeau. “Elles peuvent hyperventiler et commencer à tirer la langue, là, ce n’est pas bon signe.”

En temps normal, les soixante-dix Prim’Holstein sont en stabulation libre, elles peuvent entrer et sortir librement de leur enclos. Mais ces derniers jours, la barrière reste fermée. “On leur ouvre la nuit, précise Julien Terral. Elles ne sortent que quand elles sentent le frais et, encore, elles rerentrent vite.”

Comme pour l’Homme, leur alimentation et leur hydratation restent un enjeu crucial avec ce mercure dans le rouge. “Elles boivent plus de cent litres d’eau par vache chaque jour. Pour la nourriture, elles mangent un peu moins, on adapte en quantité. Ce que l’on pourrait faire de plus éventuellement, c’est mettre du bicarbonate de sodium pour éviter qu’elles ne salivent.”

Un risque de perte de rendement

Au-delà de leur bien-être, la ventilation reste un moyen de limiter les effets de la chaleur sur la production de lait du troupeau. Selon une étude de l’Institut de l’élevage publiée en août 2021, les fortes chaleurs peuvent réduire la production de 2 à 4 kg de lait par jour, par animal, et dégrader la qualité de la boisson. “En formation l’an dernier, on nous a même appris que les veaux, en gestation dans le ventre de leur mère, pouvaient être impactés sur leurs futures lactations”, développe le salarié.

Heureusement, à ce jour, “la production laitière est stable”, selon Julien Terral. L’installation de ventilateurs n’y est pas pour rien. Mais ces investissements, dans un contexte de crise économique et climatique qui pèse sur le secteur agricole, ne sont pas chose aisée pour toutes les exploitations.

Un “plan vague de chaleur” lancé par le ministère de l’Agriculture

À l’instar des conseils délivrés à la population en période de canicule par le gouvernement, le ministère de l’Agriculture a édité, au début de l’été, une fiche de recommandations à destination des éleveurs face aux fortes chaleurs. L’État préconise, entre autres, de modifier les heures et durées de sortie des animaux à l’extérieur. Il est également conseillé de limiter la manipulation des animaux pour ne pas générer un stress physique, en plus du stress thermique. En cas de transport, il faut veiller à maintenir la température sous les 30 °C, en particulier à l’arrêt du véhicule. L’appui d’un vétérinaire en cas de mortalité est vivement conseillé.

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