Brigitte Barèges, ancienne présidente du parti Les Républicains de Tarn-et-Garonne (LR 82) et Mathieu Albugues, actuel secrétaire départemental du parti, se sont à nouveau écharpés par courriels interposés en cette semaine de fin juillet et début août 2025, après les tensions publiques relayées par La Dépêche.
Après les déclarations officielles dans la presse ou sur les réseaux sociaux, voilà les règlements de comptes par courriels (e-mails en mauvais français) interposés. La semaine de fin juillet et début août 2025 se termine comme elle a commencé chez Les Républicains de Tarn-et-Garonne : à couteaux tirés.
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Le dernier échange en date s’est produit entre Brigitte Barèges et Mathieu Albugues. La première est évidemment ancienne maire de Montauban, députée de la première circonscription de Tarn-et-Garonne, ancienne présidente du parti Les Républicains de Tarn-et-Garonne et actuelle vice-présidente de l’Union des droites pour la République (UDR). Le second occupe le poste de secrétaire départemental du parti Les Républicains (LR).
“Un spectacle lamentable”
Mme Barèges s’est fendue d’un courriel à de nombreux “compagnons”, comme elles les appellent, les encourageant à voter en faveur de Pierre-Henri Carbonnel et Marie-Claude Berly lors de l’élection législative partielle consécutive à son inéligibilité. Elle flatte les mérites des “deux candidats qui s’inscrivent dans la continuité de mon action et dans la fidélité de nos valeurs”.
Mais après cette introduction classique, elle s’avoue “très choquée” par la démarche de Bernard Pécou, candidat choisi par la commission nationale d’investiture de LR pour cette législative – “qui a donné un spectacle lamentable” selon elle – et les propos du nouveau secrétaire départemental, reprenant la petite phrase “Qu’elle se consacre à sa ville”, confiée auprès de La Dépêche mardi 29 juillet 2025.
“Une telle agressivité est incompréhensible”
“Une telle agressivité est incompréhensible, d’autant plus de la part de quelqu’un que nous avons beaucoup soutien, tant sur le plan professionnel que militant, et qui n’a pas donné beaucoup de résultats en tant que délégué de la deuxième circonscription…”
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Outre la législative anticipée, Brigitte Barèges se veut ambitieuse jusqu’en mars 2026. “Soyons plus intelligents, respectueux et fidèles aussi : fracture l’équipe municipale, c’est prendre le risque de perdre Montauban qui, depuis 2001,, est le vaisseau amiral de la droite du département. Que cela plaise ou non à l’élu éloigné de Montaigu-de-Quercy…”
“Voilà une conception bien singulière de la décence…”
Forcément, face à ces flèches décochées depuis la cité d’Ingres, Mathieu Albugues ne pouvait pas rester insensible. Il a rétorqué par une “lettre ouverte” à Mme Barèges adressée aux militants des Républicains. Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin. Mathieu Albugues s’attarde sur la forme de l’attaque de Mme Barèges.
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“Votre mail a été diffusé avec une utilisartion du fichier LR82 semble-t-il. Une utilisation des données internes du parti pour soutenir une candidature concurrente ? Voilà une conception bien singulière de la décence en politique. Plusieurs de nos adhérents s’en sont émus. Une saisine de la Commission nationale d’informatique et libertés (Cnil) est désormais à l’étude”, note le conseiller départemental.
“Nous ne sommes plus de la même famille politique”
Mais il s’attarde surtout sur le fond. “Puisque vous êtes sortie du parti, permettez que ceux qui y sont restés vous répondent, annonce-t-il d’emblée. Nous ne sommes plus de la même famille politique. Le choix du départ vous revient. Et, avec lui, la responsabilité originelle de la fracture. Les divisions ne viennent jamais de ceux qui restent fidèles mais de ceux qui rompent, en premier, les pactes.”
Référence ici au ralliement de Brigitte Barèges à l’aventure ciottiste de l’UDR. Une ligne qu’a désormais rejointe Marie-Claude Berly, qualifiée de “candidate étiquetée UDR-RN” par M. Albugues.
“Fidélité à une ligne que vous avez décidé de renier”
“Vous comprenez que la droite que nous défendons ne se dilue pas dans les arrangements électoraux de circonstance. C’est dans cet esprit de Bernard Pécou a été investi naturellement. Un homme de terrain, de conviction, respecté, expérimenté, prêt à mener une campagne qui doit rester digne”, écrit encore l’élu de Montaigu-de-Quercy.
“Ce que vous appelez trahison n’est que la fidélité à une ligne que vous avez au contraire décidé de renier. Vous avez bâti votre parcours grâce aux républicains. Vous les avez quittés sans remords. À chacun son sens de l’honneur et de la mémoire. Notre famille politique est en reconstruction, certes. Mais elle tient debout, portée par l’élan d’une nouvelle génération et par des militants qui restent fiers et fidèles”, conclut-il.