Des manifestants à Tel-Aviv appellent le gouvernement israélien à agir pour libérer les otages du Hamas à Gaza, le 2 août 2025. JACK GUEZ / AFP
Après la publication depuis jeudi par le Hamas de trois vidéos montrant deux otages dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a sollicité dimanche 3 août l’aide du CICR pour fournir « nourriture » et « traitement médical » aux otages. Alors que l’enclave palestinienne est toujours face à une grave crise humanitaire, le Hamas a exigé en retour l’ouverture de « corridors humanitaires ». En parallèle, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mardi en urgence. On fait le point.
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• Netanyahou réclame nourriture et traitements médicaux pour les otages
Ces vidéos de deux captifs, Rom Breslevski et Evyatar David, montrés très affaiblis et amaigris, ont ravivé en Israël le débat sur la nécessité d’arriver au plus vite à un accord pour libérer ces captifs, enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël du 7 octobre 2023. Benyamin Netanyahou « a parlé avec le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge dans notre région », et a « sollicité son implication pour fournir de la nourriture à nos otages et leur prodiguer un traitement médical immédiat », a indiqué son bureau.
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Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 49 restent retenues à Gaza – dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne – après deux trêves ayant permis la libération des autres.
Sur X, la délégation régionale du CICR a fait part de sa « consternation » après les récentes vidéos d’otages, affirmant que cette « situation désastreuse doit cesser ». Le CICR a décliné tout autre commentaire dans l’immédiat.
• « Aucun traitement de faveur » pour les otages, répond le Hamas
Peu après, la branche armée du Hamas a affirmé être prête à répondre « positivement » à toute demande du CICR, mais a exigé au préalable « l’ouverture de corridors humanitaires […] pour le passage de nourriture et de médicaments » dans la bande de Gaza.
« Les Brigades Qassam ne privent pas délibérément les prisonniers de nourriture, mais ils mangent ce que nos combattants et tout notre peuple mangent », soutient le mouvement, qui a prévenu : les otages « ne recevront aucun traitement de faveur tant que se poursuivront le blocus et la politique de famine ».
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Ce week-end, le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir a prévenu que le « combat continuera sans répit » si les otages ne sont pas libérés.
• Le Conseil de sécurité de l’ONU réuni mardi
Danny Danon, ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux. Il a précisé que le Conseil allait « se réunir ce mardi pour une réunion d’urgence sur la situation désastreuse des otages à Gaza ».
• D’anciens responsables sécuritaires israéliens demandent l’aide de Trump
Près de 600 anciens responsables de l’appareil sécuritaire en Israël, parmi lesquels plusieurs ex-patrons du Mossad et du Shin Bet, ont appelé le président américain Donald Trump à faire pression sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour mettre fin à la guerre à Gaza. « Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement des « Commandants pour la sécurité d’Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.
• L’armée israélienne accusée d’avoir frappé le siège du Croissant-rouge palestinien
Israël, qui assiège les plus de deux millions de Palestiniens de Gaza depuis le début de la guerre, a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars mais n’autorise l’entrée que de quantités d’aide limitées, jugées insuffisantes par l’ONU.
Dans le sud près du centre de la GHF, « les soldats ont ouvert le feu sur les gens. J’étais là, personne ne constituait une menace », a affirmé un témoin, Jabr Al-Sha’er, 31 ans.
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L’armée israélienne a affirmé ne pas avoir connaissance « de victimes suite à des tirs » dans la zone. Elle a également indiqué « examiner » des accusations du Croissant-Rouge palestinien qui a affirmé qu’un de ses employés avait été tué pendant la nuit dans une frappe israélienne ayant visé le siège de l’organisation à Khan Younès (sud). Le CICR s’est dit « consterné », exigeant le « respect » et la « protection » des personnels humanitaires.
Dans le territoire palestinien, dévasté par près de 22 mois de guerre déclenchée après les attaques du 7-Octobre par le Hamas en Israël et menacé de « famine généralisée » selon l’ONU, la Défense civile a fait état de 26 personnes tuées dans la journée par des tirs ou bombardements israéliens. Neuf d’entre elles attendaient de l’aide dans le sud près d’un centre de la GHF, la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les Etats-Unis.
Le bilan des représailles israéliennes aux attaques du 7-Octobre a dépassé le seuil des 60 000 morts à Gaza, en majorité des civiles, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.