Le 7 août 2024, Medhi Narjissi, rugbyman agenais du Stade Toulousain, disparaissait en mer en Afrique du Sud lors d’un stage de l’équipe de France des moins de 18 ans. Voici les six événements à retenir, un an après les faits.
7 août 2024 : la disparition
Dans un communiqué publié le 7 août 2024 en début de soirée, la Fédération française de rugby annonce la triste nouvelle. En Afrique du Sud pour participer à l’International Series avec l’équipe de France U18, Medhi Narjissi, jeune espoir du Stade Toulousain âgé de 17 ans et fils de l’ancien talonneur du SU Agen Jalil Narjissi, est porté disparu. « Ce mercredi, vers 16 heures, il a été emporté par une vague, alors que ses coéquipiers et lui sortaient d’une baignade en bord de mer, au cap de Bonne-Espérance. » La plage s’appelle Dias Beach et elle se trouve à proximité du Cap. Dès l’alerte donnée, les autorités locales ont mobilisé d’importants moyens pour retrouver le jeune joueur, sans succès.
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21 août 2024 : début de la procédure judiciaire
Deux semaines après la disparition de Medhi Narjissi, sa famille a décidé de saisir le procureur de la République du tribunal d’Agen. À la suite « d’une requête plainte déposée par les conseils des parents du jeune homme », le parquet d’Agen a donc ouvert une enquête judiciaire « en disparition inquiétante » le mercredi 21 août, et « l’a confiée à la direction interdépartementale de la police nationale à Agen ». Le 28 août, un juge d’instruction a été désigné dans le cadre de l’enquête.
27 août 2024 : les parents de Medhi s’expriment pour la première fois
La famille de Medhi Narjissi – le père Jalil, la mère Valérie et la sœur Inès – organise une conférence de presse le 27 août 2024. La veille, ils ont été auditionnés par la police dans le cadre de l’enquête. Devant les journalistes, les parents, accompagnés de leur avocat Edouard Martial, détaillent le déroulé des événements qui ont amené au drame. Selon la famille de Medhi, qui s’est rendue sur les lieux et qui a eu accès au premier rapport d’enquête établi par les autorités sud-africaines, tout est parti d’un bain de récupération dans la mer à l’initiative de Robin Ladauge, le préparateur physique. « Huit adultes se trouvaient sur cette plage tandis que quelques jeunes avaient déjà les pieds dans l’eau. » Vers 15 heures, Medhi semble se débattre avec les vagues et le courant qui agit comme une lame. Oscar Boutez, un coéquipier réputé excellent nageur, tente de le secourir sans succès. Selon les parents du jeune espoir, « aucun des huit adultes présents n’a tenté de nager pour essayer de le sauver… »
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15 octobre 2024 : une information judiciaire ouverte pour homicide involontaire
Le parquet d’Agen a ouvert une information judiciaire pour « homicide involontaire » mardi 15 octobre 2024. Elle fait suite à l’enquête « en disparition inquiétante » lancée fin août à la suite de la requête plainte de la famille Narjissi.
28 avril 2025 : sortie d’un rapport administratif accablant pour la FFR
Le rapport administratif de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur la disparition en mer du jeune joueur du Stade Toulousain en Afrique du Sud met en lumière des fautes graves des encadrants et une gestion de crise défaillante de la FFR. Ce document de 121 pages, a été dévoilé aux parents de Medhi au ministère des Sports ce lundi 28 avril. Il expose des dysfonctionnements majeurs ayant conduit à ce drame, ainsi qu’une gestion chaotique de la crise. Selon l’enquête, la responsabilité principale de l’accident repose sur Robin Ladauge, préparateur physique de l’équipe de France U18. Stéphane Cambos, manager de l’équipe, est également épinglé pour son incapacité à s’opposer fermement à l’initiative dangereuse. Présent tardivement sur la plage, il n’aurait ainsi ni empêché la baignade, ni interrompu l’activité à temps. Au-delà des responsabilités individuelles, la Fédération française de rugby (FFR) est sévèrement critiquée dans le rapport pour son incapacité à gérer la crise. Le texte dénonce une organisation présentée comme défaillante : rapatriement bâclé des jeunes joueurs, soutien psychologique insuffisant, communication désastreuse avec la famille meurtrie. Une enquête interne précipitée et mal conduite accentue le scandale.
16 mai 2025 : première mise en examen
L’ex-manager de l’équipe de France de rugby des moins de 18 ans et le préparateur physique, qui encadraient le jeune joueur Medhi Narjissi, ont été mis en examen pour homicide involontaire. Le préparateur physique Robin Ladauge l’a été le 16 mai dernier, tandis que l’ancien manager des U18 Stéphane Cambos se l’est vue signifier le 2 juin 2025. Ce dernier avait été placé en garde à vue à Agen le 15 avril 2025. Robin Ladauge, lui, avait été entendu en audition libre en janvier 2025 à Nanterre.