Qui n’a pas déjà rêvé d’avoir son chez-soi sur une île des Caraïbes ? Non seulement certaines d’entre elles l’encouragent, mais elles offrent également un passeport à qui a les moyens de s’offrir une belle maison. Une pratique qui inquiète les populations locales.
Les clés en main, et le passeport en poche. Cinq pays des Caraïbes, tous plus paradisiaques les uns que les autres, permettent à des investisseurs étrangers de s’offrir un pied à terre et de devenir des locaux à part entière. C’est un programme de citoyenneté que Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Grenade, la Dominique et Antigua-et-Barbuda ont mis en place.
Il permet d’octroyer la citoyenneté aux investisseurs étrangers qui achèteraient une propriété d’au moins 200 000 dollars (173 000 euros). Leur passeport permet de voyager dans 150 pays sans visa, y compris les pays de l’espace Schengen, précise Ouest-France.
Les Américains en première ligne
Qui n’aimerait pas, du jour au lendemain, déménager sur une île paradisiaque en s’offrant tous les avantages qui vont avec ? Un “deal” de rêve pour les populations aisées qui souffrent, notamment, de l’instabilité politique dans leur pays. Parmi les pays qui se tournent le plus vers ces îles, les États-Unis en tête, puis l’Ukraine, la Turquie, le Nigeria et la Chine, selon les experts en migration d’investissement Henley & Partners.
Des pays qui connaissent des épisodes d’instabilité et représentent donc “une source de croissance pour ces îles”, écrit Ouest-France. Depuis le quatrième trimestre de 2024, les programmes de citoyenneté par investissement dans les Caraïbes ont augmenté de 12 %.
Les populations locales dans la rue
Le projet de citoyenneté par investissement est né d’une volonté de stimuler une économie en difficulté. Mais il a fait descendre les citoyens d’Antigua-et-Barbuda dans la rue, lorsqu’il a été annoncé en 2012.
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Gisele Isaac, ancienne présidente de la Chambre des représentants, explique à la BBC qu'”il y avait un sentiment nationaliste : les gens avaient l’impression que nous vendions notre identité, pour ainsi dire, à des gens qui ne nous connaissaient pas”.
Les ressortissants caribéens ne sont pas les seuls à contester ce projet. L’Union européenne craint que des criminels au portefeuille bien rempli puissent se réfugier facilement sur ces îles. Par conséquent, elle a déjà menacé de leur retirer son accès sans visa. Mais pour l’heure, la pratique se poursuit et représente 10 à 30 % de leur PIB.