Circulation, fiscalité, commerces : nous avons donné la parole aux Auscitains pour savoir ce qu’ils attendent de leur futur maire, à huit mois des élections municipales.
Voilà plus d’une semaine que la caravane du Tour est passée par Auch. La vie quotidienne a depuis repris son cours dans le chef-lieu, le peloton laissant derrière lui une pointe de nostalgie et un héritage concret pour les habitants.
Jeune Auscitaine de 19 ans, Joey a ainsi pu constater une amélioration sur certains axes routiers. “Ils ont bouché un trou quatre jours avant le Tour sur une route, alors que cela faisait des mois qu’il était là”, sourit-elle. Cette petite retouche de circonstance ne suffit pourtant pas à contenter la population locale sur l’état de la voirie communale, un sujet qui revient dans toutes les bouches ou presque à huit mois des élections municipales.
Compagnon de Joey, Corentin ne mâche pas ses mots : “Je trouve qu’ils devraient refaire plus les routes que les ronds-points. Ils sont très beaux mais on n’y roule pas dessus.” Le boucher de 26 ans cible notamment la route menant au centre commercial du Grand Chêne. Retraité et cycliste invétéré, Claude ne se prive pas non plus de livrer ses doléances à l’endroit du futur maire de la ville, bien qu’aucun candidat ne soit encore déclaré pour l’heure. “En priorité, c’est la route de Toulouse qui est à refaire, à recalibrer. Il faut aussi y ajouter une piste cyclable. Il y a trop de circulation”, fulmine-t-il.
À ses côtés, Chantal plaide également pour de meilleurs aménagements en faveur des cyclistes, même si elle a pu constater du changement ces dernières années. “Ils ont notamment mis des petits panneaux dédiés aux cyclistes sur les feux. Je trouve que c’est bien”, commente cette retraitée.
Également à la retraite, Christiane et Alain aimeraient de leur côté pouvoir “éviter les poids lourds au rond-point de la Patte d’Oie”, remettant sur la table le fameux projet de contournement de la N21, relancé dernièrement. Ils pointent également “pas mal de nids-de-poule du côté du chemin de Seilhan”, quartier dans lequel sont installés ces deux anciens professeurs depuis “plus de 20 ans”. Une longévité qu’ils expliquent par le fait qu’Auch est “une ville où il fait bon vivre”.
“Les impôts sont très élevés”
Joey et Corentin l’affirment eux aussi : Auch “n’est pas une ville désagréable”. Ils aimeraient pouvoir s’y projeter mais se retrouvent confrontés à la hausse des prix de l’immobilier. “C’est un peu cher pour les loyers. Pour attirer les jeunes, ce n’est pas le plus simple”, regrette Joey. Son compagnon renchérit : “Les impôts sont très élevés. Je regardais pour acheter un appartement mais quand je vois le montant des taxes foncières, on a plus envie de sortir de la ville qu’autre chose. Je ne pense pas acheter sur Auch.” Une seule chose pourrait le faire changer d’avis : “Baisser les taxes, pour que les jeunes puissent acheter.”
Venue d’Italie, Angelica se plaît à Auch : “Je trouve que ce qui a été fait pour améliorer les jardins, les berges du Gers, c’est top, c’est un plaisir.” Elle regrette toutefois la fermeture de nombreux commerces en centre-ville ces dernières années. “Cette tendance d’aller dans les centres commerciaux à l’extérieur, comme partout en France, c’est dommage”, témoigne-t-elle.
Un constat partagé par Joey et Corentin, qui appellent de leurs vœux la municipalité à “faire revivre la rue Dessoles”. “Quand on était petit, c’était génial. Il y avait tous les magasins. C’est là qu’on faisait le shopping, qu’il y avait de la vie. Aujourd’hui tout est au Grand Chêne, ça force les gens à prendre la voiture. Le soir, c’est mort et mal fréquenté”, soupire Joey. Quel que soit le visage du nouveau maire en 2026, le message est passé.