July 23, 2025

"Une nouvelle étape dans la vie de la chambre d’agriculture" : Avec Karine Duc, le préfet du Lot-et-Garonne entrevoit un retour du dialogue

l’essentiel
En clôturant la dernière session, Daniel Barnier, préfet du Lot-et-Garonne, a exprimé sa confiance en Karine Duc, nouvelle présidente de la chambre d’agriculture, dans l’établissement d’une future collaboration constructive avec les services de l’État.

“Je vous félicite sur beaucoup de choses ce matin, mais il fallait le faire”, déclarait Daniel Barnier, préfet du Lot-et-Garonne, en conclusion de sa prise de parole lors de la dernière session de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, ce mardi 22 juillet. L’accession officielle de Karine Duc à la tête de la Chambre a suscité un certain soulagement du préfet. Même s’il avait eu affaire à la coprésidente de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne lors des importantes manifestations agricoles, ce dernier a laissé entendre dans son discours qu’un dialogue plus serein pourrait enfin être mis en place entre l’institution et les différents services de l’État. Car, depuis son arrivée en 2023, Daniel Barnier, le préfet du Lot-et-Garonne, a connu des sessions de la chambre d’agriculture houleuses, notamment par les deux derniers présidents de la chambre consulaire, Serge Bousquet-Cassagne et Patrick Franken.

Entendre la viticultrice déclarer “préférer les échanges courtois pour avancer” pour résumer sa méthode aurait eu un effet rassurant pour le préfet. “Pour passer les crises, quelles qu’elles soient, et dans l’intérêt des agriculteurs, je suis inflexible. Et s’il faut sévir, je sévirai. L’administration devra être souple, compréhensive, tolérante, simplificatrice et facilitatrice. L’administration et la chambre d’agriculture doivent avoir des échanges équilibrés, j’y veillerai”, avait-elle ajouté. Des mots qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd.

“Que nos échanges puissent se faire de manière régulière et respectueuse”

“Je souhaite, comme vous l’avez dit, que nos échanges puissent se faire de manière régulière et respectueuse des compétences des uns et des autres. Vous avez évoqué tout à l’heure le terme de perspective facilitatrice pour évoquer l’action de la Chambre. Je reprends aussi votre terme “facilitatrice” pour l’action de l’administration vis-à-vis du monde agricole”, lui a répondu le préfet du Lot-et-Garonne.

Le haut fonctionnaire a toutefois posé plusieurs conditions : “Je souhaite, et j’ai bon espoir qu’elles soient respectées, que cessent les dégradations de bâtiments publics, les violences verbales et les mises en cause personnelles des fonctionnaires, dont certains sont autour de la table. Elles n’apportent rien et, je trouve, ne donnent pas une très bonne image de l’agriculture du département. Je sais que vous en parlez, je sais que les choses vont changer, mais ce qu’on a vécu ces derniers mois est inacceptable. Après avoir dit cela, je suis tout à fait d’accord pour travailler avec vous et tous les secteurs de l’État.” Il a d’ailleurs affirmé être prêt à organiser “sous son égide” une rencontre avec l’Office français de la biodiversité (OFB), contre qui la CR 47 est opposée dans une procédure judiciaire.

Le rejet du compte financier ? “Il concerne le niveau de gestion de vos prédécesseurs immédiats”

Pour le préfet, “nous inaugurons aujourd’hui, avec votre présidence, une nouvelle étape dans la vie du monde agricole et de la chambre d’agriculture lot-et-garonnaise. Il y a des sujets qu’il faudra qu’on travaille dans les prochaines semaines et les prochains mois. On peut le faire de manière intelligente et en toute sérénité.” Un changement de méthodologie et d’approche apprécié, jusque dans la préparation des sessions. “Pour la première fois, la toute première fois, les sessions ont été préparées de manière tout à fait partenariale, professionnelle et technique. Et c’est ce qui permet d’avancer. J’espère que ça continuera à l’avenir, qu’on puisse discuter ensemble en amont des sujets à l’ordre du jour”, a fait remarquer Daniel Barnier.

Le prochain dossier sera le budget de la chambre d’agriculture, récemment épinglé dans un rapport de la Cour des comptes. “La Cour des comptes avait fait huit rappels au droit. Grâce au travail qu’on a pu faire avec votre prédécesseur direct (Patrick Franken), deux sujets ont déjà pu être traités. Il en reste désormais six et il y a un peu de sujets qui ne sont pas solvables. Mais encore faut-il se mettre autour d’une table et regarder comment on peut le faire en toute intelligence. De ce que j’ai entendu ce matin, de la manière dont vous souhaitez travailler, je pense qu’on peut y arriver dans l’intérêt de tous. Il a été évoqué jusqu’à quel moment le rejet du compte financier, je tiens à préciser que cela concerne le niveau de gestion de vos prédécesseurs immédiats (Patrick Franken et Serge Bousquet-Cassagne, NDLR). Il n’y a donc pas de conséquences immédiates. Ce n’est pas un sujet d’actualité concernant la vie de la Chambre. Ce n’est pas à moi d’en tirer les conséquences, mais à la Cour des comptes.”

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