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Le Nouvel Obs avec AFP
Georges Abdallah assis dans sa cellule de prison à Lannemezan, dans le sud-ouest de la France, le 17 juillet 2025. VALENTINE CHAPUIS / AFP
Le parquet général de Paris a indiqué ce lundi 21 juillet dans un communiqué avoir formé un pourvoi en cassation contre la libération du militant libanais propalestinien Georges Abdallah, ce qui ne l’empêchera cependant pas de quitter comme prévu sa prison française vendredi pour rentrer au Liban.
La cour d’appel a ordonné jeudi dernier la remise en liberté de Georges Ibrahim Abdallah, 74 ans, à condition que celui qui est l’un des plus anciens détenus de France après 40 ans de prison quitte le territoire et n’y revienne plus.
La sortie de sa prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) interviendra vendredi. Il est ensuite prévu qu’il prenne un vol entre Roissy et Beyrouth, un départ organisé avec les autorités libanaises qui se sont réjouies de cette libération réclamée par elles depuis des années.
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L’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), un groupuscule de chrétiens libanais marxistes actif dans les années 80 et dissous depuis longtemps, avait été condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, à Paris en 1982.
Un recours non suspensif
Georges Abdallah est libérable depuis plus de 25 ans mais avait vu sa dizaine de demandes de remises en liberté échouer. Cette fois, le tribunal puis la cour d’appel se sont dit favorables, jugeant « disproportionnée » la durée de détention de ce détenu « âgé » au regard des crimes commis.
Le parquet antiterroriste puis le parquet général lors de l’audience en appel s’étaient opposés à cette libération.
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Dans son communiqué, le parquet général justifie ce pourvoi en estimant que la décision de la cour d’appel « n’est pas conforme à la jurisprudence » de la Cour de Cassation, « selon laquelle une personne condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour des faits de terrorisme ne peut bénéficier d’une libération conditionnelle sans mesure probatoire », par exemple un bracelet électronique en France pendant plusieurs mois, ou des obligations avec des comptes à rendre à un juge.
Ce « recours ne suspend pas l’exécution de la décision », précise bien le communiqué.