December 25, 2025

Le GAEC Montfalcou se diversifie et renforce son équipe

l’essentiel
À la création de leur Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) en mai 2020, Océane Boucey et Alexandre Proisy avaient l’idée de diversifier leur production, en allant au-delà de l’élevage de brebis tarasconnaises. Cinq ans plus tard, le pari est réussi pour le couple d’éleveurs.

Sur les hauteurs de Saint-Benoît, à 500 mètres d’altitude, une quinzaine de vaches paissent tranquillement. Cela fait bientôt sept mois que ces 15 mères et leur taureau font partie du paysage aux abords du col de la Flotte. “Elles ne sont pas toujours là, on fonctionne en pâturage tournant “, note Alexandre Proisy.

Pour lui et sa compagne Océane Boucey, ce troupeau bovin représente l’aboutissement d’un projet clair : la diversification. À leur installation, en mai 2020, le couple débute par l’élevage de brebis. Un élevage bio, en prairie permanente et avec une transhumance en estive pendant l’été. Si une petite partie de l’activité du Gaec Montfalcou est alors dédiée à l’exploitation forestière, à l’époque tous deux souhaitent varier les élevages, dès que possible.

Des cochons et des vaches

En mai 2025, presque cinq ans plus tard jour pour jour, le Gaec atteint son objectif. Outre la quinzaine de bovins et les 150 brebis mères, le Gaec acquiert des cochons et des vaches. Aujourd’hui, l’exploitation compte une vingtaine de porcs durocs ou croisés gascons. Des races “plus longues à faire grossir, mais plus résistantes, qui peuvent vivre sans problème en plein air. Ça peut peser jusqu’à 130 kg”, relève Hugues Delbourg.

Cet ancien viticulteur aux mille vies a rejoint lui aussi le Gaec, en tant qu’associé en 2025. C’est au judo qu’il a croisé la route d’Alexandre Proisy et Océane Boucey, avec qui il s’est rapidement lié d’amitié. À l’heure de vendre ses vignes, frappées coup sur coup par la grêle, le gel et le mildiou, la philosophie des deux éleveurs l’a séduit, le décidant à se lancer à leurs côtés. Tous trois partagent “l’amour des paysages” et d’une “vie plus proche de la nature”.

Un élevage le plus vertueux possible

Le trio produit son propre foin, permettant d’être en autosuffisance. “Notre taureau fait qu’on n’a pas besoin d’insémination artificielle, souligne Alexandre Proisy. De même que nos vaches ne seront pas réformées à 6 ans comme dans les élevages traditionnels, mais à 12″, ajoute-t-il en observant trois génisses de quelques mois. Parmi elles Meuhssolini, nourrie au biberon. Parquées à la ferme à part du troupeau, elles rejoindront les autres après leurs deux ans.

Les trois élevages bio sont répartis sur la moitié des 140 hectares qui composent le Gaec, l’autre moitié étant occupée par des arbres. Les bêtes sont abattues à Quillan ou à Pamiers, situées à équidistance du site, puis découpées dans un atelier de Tabre, en Ariège. Conditionnés sous vide, les colis de viande sont proposés à la vente directe.

Un fonctionnement vertueux et en circuit court qui devrait s’étoffer encore dans les prochains mois. En 2026, le trio veut en effet créer un séchoir dans l’ancienne laiterie, pour pouvoir faire ses propres charcuteries. Reste le problème de la laine, qui se valorise “très mal”. Mais sur ce sujet, c’est tout un système national qui est à repenser.

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