December 23, 2025

Prix de l’eau : pourquoi les factures pourraient flamber en 2026

l’essentiel
À partir du 1er janvier 2026, les réseaux d’eau potable devront mesurer systématiquement la présence de PFAS. Selon l’UFC-Que Choisir, ces contrôles et les traitements qu’ils imposent risquent d’entraîner une nouvelle hausse des factures.

Alerte sur l’eau. Dès le début de l’année prochaine, les contrôles sanitaires de l’eau potable évolueront avec l’obligation de mesurer la teneur en PFAS dans les réseaux de distribution. Pour être considérée comme conforme, l’eau devra contenir moins de 0,1 microgramme par litre pour vingt de ces substances, souvent qualifiées de “polluants éternels”. Un changement réglementaire aux lourdes conséquences financières, selon l’UFC-Que Choisir.

Vers des technologies plus coûteuses

“Des communes vont en détecter et devoir trouver de nouvelles solutions pour dépolluer”, prévient Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’association. “Et cela va se répercuter sur la facture finale. On a déjà observé une hausse de 16 % du prix ces deux dernières années.” Les techniques classiques atteignant leurs limites, les collectivités doivent se tourner vers des technologies plus coûteuses, comme les filtrations membranaires ou l’osmose inverse.

En Île-de-France, le Sedif, premier syndicat d’eau potable du pays, a fait ce choix pour anticiper une réglementation jugée appelée à se durcir. “Mais ça ne va pas durer. On pense que la réglementation va changer dans les années à venir, on veut anticiper face aux coûts des installations”, explique dans Le Parisien Adrien Richet, ingénieur en charge des études. Le chantier, estimé à un milliard d’euros, devrait conduire à une hausse moyenne de quatre euros par mois et par foyer.

“Comment voulez que l’on paie de telles sommes ?”

Pour les petites communes, le modèle est jugé intenable. “C’est un monde parallèle pour des communes rurales comme nous ! Comment voulez que l’on paie de telles sommes ? Cela signifierait endetter plusieurs générations”, alerte chez nos confrères Annick Dufils, maire de Malandry (Ardennes). Elle redoute une explosion des tarifs : “Aujourd’hui, nous sommes à 80 centimes par mètre cube. Demain, il faudra sans doute compter 3 euros, 4 euros ou 5 euros”.

Afin de protéger la qualité de l’eau du robinet des Français, l’UFC-Que Choisir réclame la mise en place de plusieurs mesures : des procédures d’autorisation des pesticides plus exigeantes, le financement d’études toxicologiques indépendantes, la protection effective des captages d’eau potable. Et pour limiter la flambée des factures, l’association suggère une augmentation de la redevance pour pollutions diffuses.

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