Le blocage des Ultras de l’A64 se poursuit sur l’autoroute stoppée et déviée au niveau de la sortie 27 en direction de Carbonne, dans le sens Toulouse-Tarbes. Les agriculteurs tiennent bon. Ambiance, samedi 20 décembre, dans un campement bien organisé où étaient présentes plus de 200 personnes.
“Ici continue le pays de la résistance agricole”. La banderole flotte à l’entrée du campement des éleveurs et agriculteurs de la Haute-Garonne, à la sortie 27 de l’A64 que les Ultras de l’A64, organisation qui est aujourd’hui à la tête de la Chambre d’agriculture du département, occupent depuis plusieurs jours. Une vache de paille et de bois de plusieurs mètres est pendue à une potence. Une déviation a été mise en place pour les automobilistes qui empruntent l’autoroute dans le sens Toulouse-Tarbes, dont les voies sont occupées par des dizaines de tracteurs.

Tout est prévu pour tenir
Tout est prévu pour tenir le “siège”, on grille le sanglier, samedi 20 décembre c’était de la biche, il y a des braseros, des stands remplis de nourriture, un barnum coincé derrière des bottes de foin qui sert de salle de réunion et de dortoir, sous le pont de la D626B en direction de Carbonne. Près de 200 personnes étaient présentes, hier après-midi. Pas seulement des agriculteurs, mais aussi des riverains qui soutiennent le mouvement. En sus, un écran géant pour suivre le Top 14 entre le Stade Toulousain et Lyon.
Les agriculteurs, eux, n’ont pas l’intention de lever le blocus tant que la préfecture de région n’entendra pas leurs revendications. Cette dernière leur a donné jusqu’à mardi 23 décembre pour lever le camp.
Un écran géant pour voir le match de rugby
“Sur l’abattage, ça a progressé, ils ont accepté notre protocole, explique le vice-président des Ultras de l’A64 et de la Chambre d’agriculture Bertrand Loup, éleveur à Larroque (31). Premièrement, la vaccination massive, elle s’est mise en place. Le confinement des fermes avec un périmètre de sécurité. Résultat, arrêt des abattages quand on vaccine. Le problème, c’est que le vaccin ne fait effet qu’au quatrième jour et qu’il y a trois semaines d’incubation […] On serait pour un abattage sélectif avec un vrai confinement, seulement les règles ne sont pas respectées. Et par certains agriculteurs et par les acteurs de la filière en aval. On voit encore des transferts de bêtes clandestins. Il y a surtout des aberrations administratives”.
“11 millions d’euros, cela ne sauvera personne”
La perspective du Mercosur et des 11 millions d’euros pour dédommager les éleveurs, “cela ne sauvera personne”, se désole Bertrand Loup. Le blocage des agriculteurs suscite de nombreux gestes de sympathie et de solidarité. Entre ceux qui viennent passer un moment avec un panier de nourriture et d’autres qui apportent un soutien discret. “Un éleveur m’a dit, je dois vacciner mes vaches le jour de Noël, je lui ai dit : ce jour-là je n’ai pas mes enfants donc je viendrai tenir les registres”, confie Martine, présidente d’une société de chasse.

