Entre histoire et jeu d’enquête, le château de Foix a accueilli la dernière Murder Party de l’année, plongeant les participants dans une intrigue médiévale haletante, au cœur du XVe siècle.
Imaginez que vous soyez propulsé à la fin du XVe siècle à Foix. Gaston IV, comte de la cité, a négocié un mariage entre son fils et la jeune sœur du roi de France. Un banquet est organisé dans le château fuxéen en leur honneur. C’est alors que des troupes bourguignonnes, opposées à cette alliance, arrivent et jouent les trouble-fêtes. Mais pendant le banquet, l’émissaire bourguignon est assassiné. Il faut vite découvrir le coupable avant qu’une guerre entre le Comté de Foix et la Bourgogne n’éclate.
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C’est le scénario qui attendait cette année les participants au Murder Party du château de Foix. La troisième et dernière séance de l’année s’est déroulée ce vendredi 17 octobre. Une soirée qui s’est une nouvelle fois couronnée de succès. “C’est vraiment un format qui marche bien, toutes nos Murder affichent complet tous les ans. C’est même difficile d’avoir des places la veille pour le lendemain”, déclare Mélanie Saves, responsable du site.
Lancées en 2018, ces soirées ont été créées dans le but de diversifier les propositions événementielles. “C’est arrivé au même moment que les grands travaux après l’acquisition de l’ancien Palais de Justice. Ça fait partie d’une réflexion globale sur comment faire vivre le musée”, développe-t-elle.
Explorer le château différemment
Pendant ces soirées, un groupe de 75 personnes a pu accéder au château la nuit. “On peut croire que ça fait beaucoup de monde, mais en réalité, ils ont accès aux lieux d’une façon assez privilégiée”, commente Audrey Angevin, coordinatrice de la médiation au château. Pendant ces soirées de Cluedo médiéval, les joueurs peuvent circuler dans plusieurs pièces, notamment la salle des banquets. “En dehors des Murders, c’est très rare d’être dans ces pièces, de nuit, avec si peu de monde !” rappelle Audrey Angevin.
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Ces événements ne sont pas de simples jeux, mais une autre façon d’apprendre des faits sur les lieux et leur histoire. “On se base sur des éléments réels. À plusieurs étapes, les participants vont découvrir des choses sur comment on vivait ou ce qui a pu s’y passer”, développe-t-elle.
Des mois de préparation
Pour parvenir à mélanger plaisir du jeu et informations historiques, les équipes du château préparent chaque Murder pendant plusieurs mois. “Tout est fait en interne, du scénario à la mise en place du jeu,” décrit Audrey Angevin. Pendant l’hiver, ils écrivent un récit à partir de faits réels. “Par exemple, cette année, le mariage entre le fils de Gaston IV et la jeune sœur du roi de France a vraiment eu lieu. On sait que c’est une alliance qui a été vue d’un mauvais œil par la Bourgogne.”
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Pour pousser le réalisme, les quinze personnages, en costume pendant les Murder, portent le nom de personnes ayant vraiment existé. “Finalement, le plus difficile, ce n’est pas tant l’écriture du scénario, mais plutôt de donner des caractéristiques à chaque personnage. C’est très important qu’il n’y ait pas d’incohérence dans les relations ou le passé de chacun, car les joueurs s’en aperçoivent très vite,” commente la coordinatrice de la médiation.
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Pour éviter le gaspillage, chaque costume, élément de décor ou objet doit pouvoir être réutilisé dans d’autres activités du château. Ces soirées sont également très attendues par l’équipe. “Souvent, nos médiateurs font leurs animations plutôt en solitaire. Ce type d’événement nous permet de vraiment travailler tous ensemble.”constate Audrey Angevin.
Faire venir une autre clientèle
Depuis 2018, les équipes remarquent des habitués qui reviennent d’année en année. C’est pourquoi le scénario doit changer tous les ans. “Ce sont des personnes entre 30 et 40 ans, qui viennent entre amis ou un couple sans enfants,” décrit Audrey Angevin. L’objectif des Murders Party est aussi d’attirer une autre clientèle. “Avec ce type d’événement, on vise des personnes qui ont peut-être une vision du château un peu démodée. C’est quelque chose qui permet de rendre attractif le site”, développe Emmanuel Demoulin, chef de service médiation des Sites touristiques de l’Ariège. “On ne cherche pas à d’abord faire beaucoup de bénéfices. L’idée, c’est de faire vivre les lieux et de faire connaître le site,” développe-t-il.
Ainsi, l’an dernier, une Murder Party s’est déroulée au Parc de la Préhistoire. “On réfléchit à comment adapter ce format sur nos autres sites, mais on ne veut pas non plus multiplier les événements partout, sinon ils perdent un peu de leur valeur” analyse Emmanuel Demoulin. Fort de ce succès, les Murders Party devraient être de retour l’an prochain.