December 20, 2025

Quand les pharmaciens élargissent leur champ de prescriptions pour désengorger le service des urgences du CHU de Toulouse

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L’automédication est une tendance qui se confirme, confie l’ordre des pharmaciens. Qui plus est depuis le nouveau protocole mis en place aux urgences du CHU de Toulouse qui privilégie “l’urgence”.

L’automédication revient-elle en force dans les pharmacies de Toulouse ? “C’est une tendance qui se confirme, qu’on constatait avant, reconnaît Jean-Marie Guillermin, responsable de la pharmacie de la Halle aux Grains (place Dupuy) et vice-président de l’ordre des pharmaciens d’Occitanie. On voit de plus en plus de patients qui viennent en première intention : soit parce qu’ils ne trouvent pas de médecin, soit parce qu’ils ne veulent pas passer la journée aux urgences où ils savent qu’on ne les prend plus.”

“On peut traiter les petites plaies, les brûlures, les piqûres de tiques”

Depuis le mois novembre, le service des urgences du CHU de Toulouse a modifié son fonctionnement pour éviter la bobologie et les files d’attente par manque de personnels soignants. “L’activité des urgences adultes est recentrée sur les zones d’admission et de prise en charge des patients nécessitant des soins hospitaliers ou une hospitalisation”, indique en substance le CHU.

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Ce qui officialise pour les pharmaciens le dispositif Osys, lancé en 2024 auprès de 40 pharmaciens qui peuvent apporter des réponses à près de treize pathologies supplémentaires.

“Légitimer ce qu’on pratiquait avant”

“Cela permet de légitimer ce qu’on faisait déjà auparavant et de réguler et désengorger les urgences : on pourra traiter les petites plaies, les brûlures, les piqûres de tiques, poursuit le pharmacien. On ne pouvait pas avant, par exemple, enlever une tique chez une personne, soigner une conjonctivite. Ce protocole Osys nous permet d’élargir notre champ de prescriptions.”

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“On commence à informer nos clients”

Un surplus d’activité pour les pharmaciens qui vont suppléer à certaines tâches dévolues aux urgences ? “On y fera face comme on fait d’habitude, confie Jean-Marie Guillermin. On commence à informer nos clients. Ça va nous permettre de voir des patients et en orienter certains vers des médecins. En cas d’angine ou de cystite, on ne sera plus frustrés de ne pas pouvoir soigner les gens”.

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