September 29, 2025

"Après mon passage, les restaurateurs remplissent leurs salles" : l’impact des influenceurs food sur la fréquentation des restaurants toulousains

l’essentiel
Ils remplissent les salles d’un simple post Instagram ou d’une story TikTok. À Toulouse, les influenceurs food bousculent les habitudes, au point de devenir des acteurs influents de la scène locale. Ils nous parlent de leur métier.

À Toulouse, les influenceurs food changent-ils la façon dont les habitants choisissent leur restaurant ? En partie, oui. Les restaurateurs l’ont bien compris puisque certains font appel à ces nouveaux prescripteurs pour attirer une nouvelle clientèle avide de bonnes adresses et de découvertes gourmandes.

C’est ainsi, que depuis le début de l’année, Olivier Robert passe désormais son temps à manger au restaurant. Cet ancien directeur régional dans les assurances est devenu influenceur food, sous le pseudo unmechill31, cumulant près de 55 000 abonnés sur Instagram et 226 000 sur TikTok. Son aventure a commencé par une vidéo au Wallace, place Saint-Georges, où il dégustait une crêpe au sucre avec une coupe de champagne. « Elle m’a amené énormément d’abonnés et de demandes de la part des restaurateurs, pas seulement à Toulouse, mais aussi à Bordeaux, Paris, Lille, Lyon. Tous m’invitent à venir manger chez eux pour les aider à communiquer. » Face à cet afflux, Olivier insiste : « C’est moi qui choisis où je vais. »

“Pas là pour descendre un commerce”

Qu’il savoure un œuf mimosa, une pomme dauphine croustillante ou un café gourmand copieux, l’influenceur partage ses vidéos immersives tournées avec lunettes connectées vissées sur le nez sur son compte unmechill31. « Après mon passage, les restaurateurs remplissent leurs salles, c’est une grande satisfaction. » Ses interventions ne se font jamais incognito, malgré cela, le Toulousain revendique son libre arbitre : « Si le plat n’est pas bon, je ne fais pas de post, car je ne suis pas là pour descendre un commerce. » À 50 ans, il se dit « le premier surpris » du succès de sa reconversion. Sa recette ? « L’authenticité de mes vidéos, le partage d’un moment de plaisir. »

A côté de ces producteurs de vidéos, d’autres préfèrent rester amateurs. Gilles Teysseyre, alias gilltey, compte 3 300 abonnés sur Instagram. Passionné de gastronomie, il a répertorié 200 adresses par quartier à Toulouse, qu’il recommande à ses amis. « C’est un loisir, pas une source de revenus. Et j’ai toujours payé mes restos », précise-t-il.

Bien souvent, ces collaborations avec les restaurants reposent sur des partenariats rémunérés, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de publicité. Quand c’est le cas, l’influenceuse Julie (foodie.boulie, 47 600 abonnés sur Instagram, 15 600 sur Facebook et 4 500 sur Tik-Tok) signe des contrats avec des restaurants pour tourner des vidéos. « Comme tous les influenceurs, je dois signaler qu’il s’agit d’une collaboration commerciale. »

Quand il s’agit d’invitations, c’est plus souvent le cas, elle choisit en revanche si elle en parle ou pas et sous quelle forme. “Je teste mais cela ne m’engage à rien, je n’ai pas d’obligation de contenu.” Community manager par ailleurs, Julie gère aussi la communication sur les réseaux sociaux pour de nombreux restaurateurs. Actuellement, elle est à l’Oktoberfest, en Allemagne, invitée par la marque de bière Paulaner. « C’est plutôt cool », reconnaît-elle. Néanmoins, elle reste modeste. “Je ne suis ni journaliste, ni chef, ni cuisinière aussi je ne me sens pas légitime de critiquer, c’est pourquoi mes commentaires restent toujours positifs.”

Avec 39 500 abonnés sur Instagram et 44 000 sur TikTok, la jeune et dynamique, Maëliss, 26 ans, alias mayatheblondbee, a commencé par partager les adresses de cafés où elle allait travailler avant de devenir food influenceuse. Pour distiller ses coups de cœur, « dans deux cas sur trois, j’y vais de moi-même, sans prévenir. Je teste comme n’importe qui. Si j’apprécie, je le partage sur les réseaux », explique-t-elle. Et quand elle est invitée à découvrir de nouveaux établissements, elle dit donner avant tout son « avis personnel, comme avec des copines ». Un avis qui rapporte puisque c’est son “métier à temps plein aujourd’hui”.

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