December 20, 2025

INFO LA DÉPÊCHE. Municipales 2026 : Julien Leonardelli (RN), candidat à Toulouse, électeur à Fronton

l’essentiel
L’eurodéputé et conseiller régional RN Julien Leonardelli s’est déclaré candidat à la mairie de Toulouse. Mais il est toujours électeur à Fronton et compte le reste. Si cette anomalie n’empêche pas sa candidature, elle renforce les critiques de parachutage.

Candidat officiel à la mairie de Toulouse depuis dimanche dernier, via une vidéo tournée sur les quais de la Garonne. Mais toujours électeur à Fronton, au nord du département de la Haute-Garonne. Et habitant d’une autre commune du nord toulousain, Villaudric. C’est la situation singulière de Julien Leonardelli, le délégué départemental du Rassemblement national, conseiller régional depuis 2015 et élu député européen en 2024.

La vidéo de présentation de celui qui n’a guère été aperçu dans la Ville rose jusqu’à présent a suscité une avalanche de critiques sur un même thème : le parachutage. De la part de la majorité sortante de Jean-Luc Moudenc. Mais aussi du candidat Reconquête, Arthur Cottrel, qui ne mâche pas ses mots à l’encontre de son rival : “vous êtes un parachuté, un cumulard, candidat fantoche sans pied-à-terre et sans programme !” a-t-il tweeté. La situation électorale du candidat RN ne va pas l’aider à contrer ces critiques.

“Je ne vais pas mentir”

À Fronton, la commission électorale, réunie ce jeudi, a constaté ce que le maire, Hugo Cavagnac, appelle “une incongruité”. “Cela nous a conduits à lui demander les justificatifs du maintien de cette inscription”, indique le premier magistrat qui, lui aussi, parle d’un “spécialiste du parachutage et des élections. Depuis 2008, il a été candidat aux municipales à Perpignan, aux régionales, aux départementales et aux législatives en Languedoc puis en Haute-Garonne.” En 2020, Julien Leonardelli a été élu conseiller municipal à Fronton dans l’opposition. Un mandat dont il a démissionné pour cause de cumul une fois élu eurodéputé, attendant pour cela juillet 2025 et une injonction du préfet.

Contacté, Julien Leonardelli reconnaît qu’il est électeur à Fronton et qu’il a l’intention de le rester. “Je ne vais pas mentir. Tout le monde sait que je n’habite pas à Toulouse. Je paye des impôts à Toulouse et je peux m’y présenter. Mais je ne voterai pas à Toulouse. Je voterai à Fronton.”

Pour être candidat dans une commune, il n’est pas nécessaire d’être inscrit sur la liste électorale. Il faut en revanche y payer des impôts. Julien Leonardelli n’a pas souhaité dire à quel titre il est inscrit au rôle des contributions directes à Toulouse. “Je ne vais pas entrer dans des attaques politiciennes. Les candidats feraient mieux de s’attarder sur leur programme. Je ne suis pas Lillois quand même ! “, se défend-il.

La candidature de Julien Leonardelli a-t-elle été décidée à temps ? Voire voulue par l’intéressé dont il se dit qu’il ne souhaitait pas se lancer dans la bataille ? Dès mars 2025, Nicolas Bonleux, ex-Républicain qui a suivi Éric Ciotti, devenu allié du RN, était également sur les rangs pour être tête de liste.

Julien Leonardelli n’a pas encore présenté sa liste de 69 candidats. Il affirme qu’il ne rencontre pas de difficulté pour la composer, y compris pour recruter des femmes. “J’ai même trop de demandes”, avance cet ancien collaborateur de Louis Aliot, l’actuel maire RN de Perpignan, et ex-fidèle de Jean-Marie Le Pen. Quant à Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, le député européen assure que “leur seule cible depuis leur création, c’est le RN et Marine Le Pen.”

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