À la veille du déplacement à Pau, samedi 18 octobre à l’occasion de la 7e journée de Top 14 (21 heures), Paul Graou, le demi de mêlée toulousain, évoque la quête de constance du triple champion de France après les deux derniers déplacements (14-44 à Montpellier et 26-40 à Bayonne), qui contrastent avec les deux festivals livrés à Ernest-Wallon (59-12 contre Castres, 56-13 contre Bordeaux-Bègles).
Quel regard portez-vous sur la Section Paloise qui partage avec vous le leadership ?
C’est vrai qu’elle fait un début de saison vraiment honorable. Les Palois font des super résultats et chez eux, on sait à quel point c’est compliqué d’aller chercher des points. Sur leurs dernières réceptions, ils ont fait des matchs quasi pleins où ils ont mis beaucoup de volume de jeu. C’est un très beau déplacement et un beau challenge qui nous attend.
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Une telle affiche face à Pau n’est pas forcément celle que l’on attend au début de la saison au contraire de l’UBB, Toulon ou La Rochelle. Est-ce que dans la préparation, l’accent est plus mis dans le discours de la semaine sur le fait d’être vraiment vigilant face à des Palois qui, en ce moment, sont un peu en feu ?
Oui, ils sont en feu. Après, ils l’ont relayé aussi dans les médias : ils ne veulent plus se cacher. Ils ambitionnent aussi d’avoir ce statut-là. C’est le cas de Bayonne également. Ça fait deux, trois saisons qu’ils performent. Bayonne a disputé une demi-finale, Pau n’était pas loin de la qualif. Donc ils ne se cachent plus. Leur ambition, c’est d’être parmi les gros clubs, de se qualifier. Ils ont aussi changé de statut et on va se préparer en conséquence.
D’autant plus que vous restez sur deux matchs inaboutis comptablement et défensivement, pour des raisons différentes, à Bayonne et Montpellier. Avez-vous le devoir de montrer un autre visage ?
Le devoir, je ne sais pas. Forcément pour nos supporters. Après, c’est entre nous au sein du groupe, pour voir si on a évolué de semaine en semaine. Le contenu n’était pas le même, comme vous avez pu le dire, entre Montpellier et Bayonne. Là, on a un troisième déplacement et on va voir si on a progressé, si on a retenu des leçons aussi. Et je pense qu’entre nous, on a à cœur de montrer qu’on est capables de faire ça.
Avez-vous observé un changement dans cette semaine par rapport à celles qui avaient précédé les deux dernières sorties, même s’il y a semble-t-il eu un peu de relâchement au début de celle-ci après le succès face à l’UBB ?
Je ne sais pas si c’est une forme de relâchement mais c’est sûr qu’on attaque la semaine avec la banane, l’enthousiasme qu’on a pu mettre aussi dans ce match face à Bordeaux. On l’a conservé toute la semaine à l’entraînement. Forcément, c’est plus facile de s’entraîner quand on met 50 points le week-end, mais on sait à quoi on s’attend demain. On ne va pas se mentir, on s’attend à un gros défi.
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Qu’est-ce qui vous a empêchés, après Castres, de rééditer cette performance à Bayonne, et qu’est-ce qui pourrait vous empêcher, à Pau, de ne pas enchaîner un deuxième match abouti dans le contenu ?
La constance sur les 80 minutes. À Bayonne, jusqu’à la 70e, on est dans le match, on est devant au score et je pense qu’on a le match en main. Sur les 10 dernières minutes, on se troue. C’est un manque de constance sur les 10 dernières minutes où on a un peu baissé le pied. Défensivement, on a fait des erreurs un peu grossières qui ne nous ont pas permis de gagner le match parce qu’on a couru après le score et on a encaissé trois essais. Ce sont des scénarios différents et là, à Pau, il va falloir être constants et solides sur 80 minutes.
Emmanuel Meafou a dit avant vous qu’il avait l’impression qu’il y a une petite baisse de régime, de concentration sur les déplacements. Le ressentez-vous aussi comme ça ?
Disons qu’on a moins la pression de jouer dans notre stade, de produire du beau jeu, de régaler le public. Parce que c’est ce qui nous anime aussi ici, quand on est à Ernest-Wallon. On a envie de produire, de prendre du plaisir, de donner du plaisir aux gens qui viennent nous voir. À l’extérieur, c’est un peu différent au niveau de l’appréhension du match. Je ne pense pas que ce soit un manque de concentration, mais je pense que c’est un manque de consistance dans le match. Il y a certains secteurs qui parfois pèchent et après un manque de constance qui fait qu’on n’a pas tenu les 80 minutes.
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Justement, il y a des écarts de score qui sont assez significatifs. Comment expliquez-vous le fait de passer de 40 points pris à l’extérieur à 50 mis à la maison ?
C’est vrai que ça peut paraître dur à comprendre de l’extérieur parce que ça fait les montagnes russes. À Montpellier, je pense qu’il n’y a pas photo, on n’y en était pas du tout. Pour autant, on a réagi la semaine après contre Castres. Et c’est vrai que le match à Bayonne, il y a 40 points au tableau d’affichage mais je ne sais pas si ça reflète vraiment toute la physionomie du match. Moi, je ne pense pas. Je pense qu’on est dans le match. Après, ils ont très bien joué les 10 dernières minutes, on prend trois essais qui font gonfler le score. Mais sur le contenu, je pense qu’on était plutôt cohérents en enlevant ces erreurs défensives à la fin. Je ne sais pas s’il faut trop s’attacher à l’importance du score. C’est sûr que moi, je préfère m’attacher au contenu, relever ce qui a été ou pas. Et on va essayer d’être constants sur les 80 minutes et de réaliser un bon match.
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Quand vous voyez classement serré sur 12 équipes, est-ce de nature à vous rassurer ? Finalement, les accrocs à l’extérieur ne sont pour l’instant pas préjudiciables.
Comptablement, sur l’ouverture du championnat, on a quand même gagné une fois à l’extérieur, à Clermont. Et je ne sais pas s’il y a beaucoup d’autres équipes qui y gagneront. On a gagné un déplacement sur les trois qu’on a fait pour le moment. C’est sûr que ce n’était pas rassurant d’en prendre 40 sur les deux autres. C’est sûr que c’est hyper serré mais on ne se préoccupe pas trop non plus de la place au classement. On se concentre sur nous, sur le contenu. On a été plutôt rassurés la semaine dernière avec ce match face à Bordeaux. Dire qu’on regarde le classement et qu’on attache de l’importance aux autres équipes, je ne pense pas que ce soit le cas. On se concentre surtout sur nous, surtout en début de saison. L’important, c’est de se trouver sur le terrain, de mettre notre rugby en place et je pense qu’il y a du positif qui en découlera.