December 16, 2025

Tennis : "Le prochain Français à taper Nadal à Roland…" Après une blessure, la descente aux enfers d’un prodige annoncé

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Programmé pour exposer au plus haut niveau durant son adolescence, le Français Jonathan Eysseric a finalement connu une carrière de joueur modeste, coincé au-delà de la 200e place mondiale. Il revient ce lundi 15 décembre sur les étapes qui l’ont mené à cet échec relatif.

Numéro 1 mondial juniors, finaliste de l’Open d’Australie chez les jeunes alors même qu’il a un an d’avance, meilleur que Kei Nishikori ou Adrian Mannarino au même âge… En 2006, alors qu’il a à peine 16 ans, Jonathan Eysseric est attendu comme le futur crack du tennis français, voire mondial. À 35 ans, il met un terme à sa carrière sans jamais avoir dépassé la 202e place mondiale.

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Dans un article que lui consacre l’Équipe ce lundi 15 décembre, il revient sur cette trajectoire particulière et livre son analyse sur son parcours. “Je n’ai pas eu la carrière que je voulais avoir”, annonce-t-il d’emblée. “Quand j’avais 17, 18 ans, je voulais être top 30. Tous les mecs autour de moi que je battais l’ont été. Moi, il y a eu un bug quelque part”, détaille-t-il.

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“Les gens voyaient du potentiel en moi, se souvient Jonathan Eysseric, Guillaume Peyre, alors entraîneur de Nicolas Mahut chez Lagardère, disait que je serais le prochain Français à taper Nadal à Roland.” Ce statut d’espoir avec un jeu de pur gaucher amateur de terre battue a carrément poussé Roger Federer, alors au sommet, à s’attacher ses services pour tenter de battre un Rafael Nadal, imbattable sur ocre, au profil similaire.

Le début de la fin

“Je me suis retrouvé en Suisse avec lui, c’était génial. Je jouais le plomb. Je ne gagnais pas, évidemment, et lui travaillait des choses, mais c’était accroché. Je le faisais chier”, se rappelle le joueur français. En 2008, il s’incline en 5 sets au 1er tour de Roland-Garros face à un autre futur grand, Andy Murray. Il change d’entraîneur dans la foulée, encouragé par son club.

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“On m’a fait vivre dans un cocon, comme si j’étais 30e mondial alors que j’étais 300e. Je me suis retrouvé avec des mecs qui arrivaient en Porsche, en Ferrari. Tu as l’impression d’avoir trois millions sur ton compte alors que tu n’as rien du tout. L’être humain aime le confort. À ce moment-là, je n’ai pas été assez challengé. J’ai été mis dans un monde qui n’était pas le mien”, considère-t-il aujourd’hui avec le recul.

Une blessure au poignet gauche fin 2008, une crise de confiance, un niveau qui ne revient pas, une “dépression” et Jonathan Eysseric a perdu son statut définitivement. Il n’explosera jamais au plus haut niveau, mais saura s’accrocher pour vivre de ses gains dans les tournois de deuxième catégorie et en double (où il monte jusqu’à la 72e place). Il raccroche finalement avec le regret de ne pas avoir tout tenté avec son premier coach, qui l’accompagnait avant que tout son fragile équilibre s’effondre.

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