Une étape encore à bloc pour le Bagnérais, encore essentiel pour Decathlon ce jeudi 24 juillet dans l’étape reine menant au col de la Loze. Il livre le plus beau Tour de sa carrière. Et toujours modeste avec ça…
En le voyant défier sans arrêt et sans freiner, les limites de la fatigue, Primoz Roglic doit se dire qu’il aurait dû rester chez Visma pour bénéficier l’an prochain d’un tel partenaire ! Matteo Jorgenson, lui, en connaisseur (du boulot, il en tombe plus qu’à son tour) pense que ça va faire de beaux bouts droits la saison qui vient si l’arrivée du Bagnérais se concrétise aux côtés de Vingegaard, Van Aert et compagnie…
À l’époque du tout électrique et de l’hybride plus ou moins convaincant, Bruno Armirail a choisi de rester au diesel. Un “mazout”, remarquez bien, qui n’a pas besoin de préchauffage quand il faut y aller sans tarder le matin. Et quand vous consultez son ordi au départ de l’étape, son autonomie vous permet de vérifier qu’il va vous conduire loin, sans ralentir et sans jamais se plaindre !
Le rouleur-grimpeur de Cieutat a signé un nouveau numéro d’équipier de luxe au profit de Felix Gall, sur les cols du Glandon et jusqu’aux jupons de la Madeleine avant de se garer juste avant Saint-François-Longchamp, trois kilomètres après Pavel Sivakov, mission accomplie lui aussi mais plus discrètement, aux côtés de Pogacar.
À lire aussi :
Tour de France 2025 : “J’ai craqué, et étrangement, j’en suis fier…” Après son abandon, Remco Evenepoel sort du silence
Le vainqueur Ben O’Connor peut le remercier lui aussi !
“Dommage pour Felix, se préoccupe-t-il d’abord. Il avait ici une belle opportunité, et il a essayé. Il gagne une place ? Bon, c’est bien, on recommencera.” Armirail a pu apprécier aussi la bonne santé de Ben O’Connor, son ancien équipier chez Decathlon. On ne sait pas si l’Australien a eu l’occasion de le remercier, mais il doit lui aussi quelques fleurs de son joli bouquet à l’efficacité monstrueuse du triple champion de France du contre-la-montre.
À lire aussi :
VIDÉO. Tour de France 2025 : fumigènes et cul sec, un nouveau coureur français a eu le droit à son fan-club sur cette 18e étape
“Peut-être, lâche le gregario de luxe, mais il a quand même fait un sacré numéro Ben, et il n’a pas volé sa victoire.” Avant, s’il le peut, de repartir dans un coup entre Nantua et Pontarlier samedi, l’infatigable colosse devrait apporter son expérience et sa vigilance aujourd’hui sur la route de la Plagne.
“Oui, on va tenter encore, c’est sûr, il y a encore une belle journée demain avec un parcours pour tenter des choses, à condition que je ne prenne pas trop froid ici…” Une manière polie de nous dire au revoir.
Avec ses deux prix de la Combativité (à Boulogne-sur-Mer lors de la deuxième étape nordiste, à Hautacam dans ses chères Pyrénées), avec son exceptionnel chrono de Caen (au pied du podium à trente-cinq secondes d’Evenepoel, dix-neuf de Pogacar et… deux de Affini), sans parler de son face-à-face avec le Président Macron, un voisin du Tourmalet, l’ancien coureur de l’Occitane n’a pas eu droit aux pois qu’il espérait mais réalise un Tour de très haute levée.