December 15, 2025

"L’important, c’est l’association, pas le lieu" : ce collectif d’entrepreneuses se réinvente pour renforcer sa communauté

l’essentiel
Après cinq années passées en plein cœur de Revel (Haute-Garonne), un collectif d’entrepreneuses quitte le centre-ville pour mieux se déployer sur le territoire. Explications.

Au 12, rue de Dreuilhe à Revel, les idées fusent. Depuis cinq ans maintenant, l’association Les Fantastiques y a établi son “QG”. Mais en ce lundi 15 décembre, ses membres ont le nez dans les cartons.

Ce collectif d’entrepreneuses locales peut se targuer d’avoir su fédérer autour de sa marque de fabrique : faire vivre une communauté au féminin. Fortes de 55 membres, Les Fantastiques disent pourtant au revoir à leur local.

“Pour plusieurs raisons”, précisent deux membres du bureau, Anne-Sophie Kalis et Sophie Lefebvre-Aznar. D’abord, pour anticiper la crise du monde associatif, qui pèse tant sur les moyens humains que financiers. Mais le choix s’inscrit surtout dans une volonté de se réinventer.

Dans ce local du centre-ville, on pouvait y venir travailler dans un espace de coworking, ouvert aussi aux non-membres. “C’était finalement assez anecdotique” par rapport au cœur de l’activité de l’association, explique Anne-Sophie Kalis. Leurs membres cherchent surtout du lien, du soutien, au travers de réunion, d’afterwork, d’ateliers… “Nous voulons être dans une logique de maillage territorial plutôt que d’avoir un espace sous-utilisé”, ajoute encore Anne-Sophie Kalis. “Et faire vivre le lieu de travail de nos membres”, complète Sophie Lefebvre-Aznar. Dans les prochains mois, elles vont se déployer ailleurs : au Relais des 4 Vents à Saint-Ferréol, au tiers-lieu de La Téoule, à la ferme de Marine Batigne, productrice de pétillant de fleurs de sureau

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Renforcer le lien

Là-bas, elles vont installer du “CoworQueen”, réservé aux adhérentes. “L’idée est de toujours avoir un camp de base”, rassure le bureau. “Aujourd’hui, nous sommes suffisamment ancrées sur le territoire pour se passer de ce local (de la rue de Dreuilhe NDLR)”, assurent-elles.

Leurs adhérents, en majorité des autoentrepreneuses ou des cheffes d’entreprise dont la moyenne d’âge s’élève à une quarantaine d’années, prennent la nouvelle avec enthousiasme. Si certaines, les plus régulières, ont eu un petit pincement au cœur en disant adieu à ce lieu de vie et de partage, elles ont vite été rassurées. “Nous nous recentrons sur la communauté”, se réjouit Sophie Lefebvre-Aznar. “Les gens cherchent du lien plutôt qu’un espace à louer à la journée”, ajoute Anne-Sophie Kalis. “Nous allons renforcer naturellement ce qui existe déjà.”

“Ici, c’était un peu la routine. On laisse place à d’autres formats”, projette-t-elle encore. “On s’ouvre sur le territoire en multipliant les points de contact, pour que la communauté vive.”

Sophie Lefebvre-Aznar résume finalement ce choix, acté en octobre : “L’important, c’est l’association, pas le lieu.”

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