December 15, 2025

Disparition de Medhi Narjissi : un avis du comité d’éthique de la FFR suscite l’incompréhension des proches du joueur disparu

l’essentiel
Mardi 9 décembre, le comité fédéral d’éthique et de déontologie de la Fédération française de rugby a rendu son rapport concernant d’éventuels manquements dans la gestion de la FFR et de son président Florian Grill après la disparition de Medhi Narjissi. Des conclusions qui suscitent l’incompréhension des proches de la famille du rugbyman.

À la suite de la disparition de Medhi Narjissi, survenue le 7 août 2024 lors d’une tournée en Afrique du Sud de l’équipe de France de rugby des moins de 18 ans, le comité fédéral d’éthique et de déontologie de la Fédération française de rugby (FFR) avait été saisi, le 9 juin dernier, par les parents du rugbyman agenais, Jalil et Valérie Narjissi.

La saisine de cette instance indépendante a été faite afin qu’elle examine le respect de la charte d’éthique et de déontologie par les dirigeants fédéraux, ainsi que d’éventuels manquements dans la gestion de la tournée lors de laquelle le demi de mêlée du Stade toulousain a été emporté par les flots à Dias Beach. Cette démarche s’inscrit en parallèle d’une procédure judiciaire toujours en cours, marquée par la mise en examen pour homicide involontaire de deux cadres fédéraux présents en Afrique du Sud : le manager du XV de France U18 Stéphane Cambos et le préparateur physique Robin Ladauge.

“Pas d’insuffisance d’accompagnement de la part de la FFR et de son président”

Après plusieurs mois d’instruction et l’audition de l’ensemble des parties prenantes – les parents de Medhi, le président de la FFR Florian Grill et le secrétaire général de la Fédération Sylvain Doereux –, le comité d’éthique a conclu “que les dysfonctionnements relevés ne justifiaient pas la saisine d’un organe disciplinaire”, selon Midi Olympique.

Dans son rapport, communiqué aux différentes parties le 9 décembre, le comité d’éthique estime notamment “que la Fédération a pleinement coopéré à ses travaux” et “qu’il n’y a pas d’insuffisance d’accompagnement de la part de la Fédération et de son président, Florian Grill”. Selon l’instance, les manquements sont intervenus “dans un contexte particulièrement complexe et troublé, issu de la concomitance de la succession à l’ancienne équipe dirigeante et de l’actualité du moment”, rapporte le Midol. Elle affirme aussi “qu’il n’existe clairement pas de lien entre ces dysfonctionnements et le drame, dont la cause immédiate tient à la programmation et aux conditions de déroulement de l’activité sur la plage”. Le comité invite néanmoins la Fédération “à poursuivre son soutien à la famille Narjissi dans l’attente des décisions judiciaires à venir” et appelle à “l’instauration d’un dialogue restauratif”.

“Nous accueillons avec gravité et perplexité les conclusions du comité d’éthique”

Depuis le début de l’affaire, les parents de Medhi Narjissi, dans des interviews accordées dans de nombreux médias et par la voix de leurs avocats, tiennent pour responsable du drame la FFR et son président. Ils souhaiteraient que ces derniers soient poursuivis en justice au même titre que Stéphane Cambos et Robin Ladauge. Alors du côté des proches de la famille Narjissi, c’est l’incompréhension. “En tant que soutien de Inès, Valérie et Jalil Narjissi, nous accueillons avec gravité et perplexité les conclusions du comité d’éthique de la Fédération française de rugby”, déclarent ces derniers dans une publication sur la page Facebook “En mémoire de Medhi Narjissi”.

Dans leur publication, les soutiens de la famille Narjissi s’interrogent. “Le Comité d’éthique souligne la coopération administrative de la FFR. Nous ne la contestons pas. Mais une question centrale demeure : Comment la transmission de documents peut-elle effacer des manquements humains, organisationnels et déontologiques aussi graves ? Le Comité atténue les manquements en invoquant un “contexte particulièrement complexe et troublé”. Malgré ces constats, le Comité d’éthique conclut que les manquements “ne justifient pas la saisine d’un organe disciplinaire”. Pour nous, cette conclusion est incompréhensible. L’avis du Comité d’éthique ne répond ni à la responsabilité morale, ni à la responsabilité institutionnelle, ni à la responsabilité pénale, toujours en cours.”

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