Dans la nuit du 13 au 14 décembre 2025, une partie des manifestants qui avaient envahi l’échangeur de l’A62 à Castelsarrasin a pris la direction de la sous-préfecture dont la porte principale a été défoncée. Une action “choquante” pour Vincent Roberti. Le préfet de Tarn-et-Garonne annonce qu’il va déposer plainte. Ce dimanche soir, des renforts de CRS sont attendus à Montauban où la préfecture craint le même type d’action commando.
Jusqu’où iront les agriculteurs dans leur accès de colère, après les incidents survenus en Ariège, dans la nuit du 11 au 12 décembre 2025, autour d’une ferme où un troupeau de 207 bovins, atteint par la dermatose nodulaire contagieuse, devait être abattu ?
La question mérite d’être posée dans le Tarn-et-Garonne après ce qui s’est passé samedi soir à Castelsarrasin où le bâtiment de la sous-préfecture a été carrément pris d’assaut. Vers 19 heures, une soixantaine de tracteurs, venus pour certains de Moissac pour d’autres de la Lomagne, avaient convergé vers Castelsarrasin. Ils se sont rejoints au giratoire de l’Artel qui donne accès à l’échangeur de l’autoroute A 62. Vers 23 heures, les manifestants, membres de la FDSEA et des JA 82, ont réussi à pénétrer sur les voies avec des remorques remplies de détritus, obligeant Vinci Autoroutes à couper la circulation.
Après le déversement, cet amas de déchets agricoles a été incendié. Les manifestants n’ayant pas décidé d’occuper l’autoroute, les sapeurs-pompiers ont pu intervenir rapidement mais il a fallu du temps pour qu’ils maîtrisent le feu. L’A 62 est restée fermée toute la nuit, à hauteur de Castelsarrasin. La circulation a pu être rétablie vers 8 heures ce dimanche 14 décembre.
Samedi soir, une partie des manifestants qui avaient envahi l’autoroute a ensuite organisé une autre action, visant la sous-préfecture. Vers 23 h 15, un convoi de sept tracteurs a rejoint le centre-ville de Castelsarrasin. Leur cible : l’entrée principale du bâtiment public, rue de la Fraternité.
“S’attaquer de cette façon à un bâtiment public, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça dans le Tarn-et-Garonne. On est très choqués.”
“Les manifestants ont détruit la grande porte monumentale. Les barres de force ont été carrément pliées. J’ai dû faire appel à des renforts de police et de gendarmerie pour sécuriser les lieux et éviter d’autres dégradations. S’attaquer de cette façon à un bâtiment public, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça dans le Tarn-et-Garonne. On est très choqués”, déplore Vincent Roberti.

Le préfet de Tarn-et-Garonne ne cache pas sa colère : “Je ne vais pas laisser passer ça, c’est inacceptable. Je vais déposer plainte.”
Avant que la porte de la sous-préfecture ne soit remplacée, le préfet a décidé de mettre une patrouille de police statique pour éviter une autre intrusion.
Des renforts de police ce soir à Montauban où l’on craint une action commando
Compte tenu du climat social dans les campagnes, Vincent Roberti redoute surtout la suite. Ainsi, informé d’une possible action commando qui ciblerait cette fois la préfecture de Tarn-et-Garonne, ce dimanche soir 14 décembre ou la nuit prochaine, le préfet a demandé des moyens supplémentaires à la zone de défense Sud. Des CRS doivent arriver en début de soirée à Montauban pour sécuriser les abords de la place Foch, là où se trouve la préfecture. Ironie du sort, cette place a fait l’objet de gros travaux de réaménagement et doit être inaugurée lundi 15 décembre à 18 heures.

