Une start-up basée à Saint-Étienne travaille depuis 2019 sur GEN-ee, un avion régional de 19 places 100 % électrique aux allures d’aile volante. S’il aboutit, ce projet pourrait venir concurrencer l’avion hybride toulousain ERA. Les détails.
L’avion régional hybride de 19 places du toulousain Aura Aero a-t-il du souci à se faire ? La question peut se poser depuis qu’une start-up basée à Saint-Étienne s’est lancée dans le développement d’un appareil qui joue dans la même catégorie. Depuis 2019, Eenuee planche en effet sur un petit avion (très) court-courrier zéro émission aux airs d’aile volante baptisé GEN-ee.
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“Le cœur de notre innovation est le fuselage porteur : une architecture plus exigeante à concevoir que le fuselage tubulaire classique, mais beaucoup plus performante”, explique Benjamin Persiani, le directeur général d’Eenuee. Un démonstrateur radiocommandé à échelle 1/7e a été testé en vol et a permis de valider ses qualités aérodynamiques. “Notre défi est désormais sa conception détaillée en vue de la certification.”
Un avion zéro émission mais avec des performances restreintes
Avec ses 33 m d’envergure et ses 13 m de long, l’appareil aura une capacité identique à celle d’ERA mais sera 100 % électrique et non pressurisé. Sa propulsion sera assurée par deux moteurs à hélices carénés alimentés par 1 500 kg de batteries solides. Il n’émettra donc aucun gaz à effet de serre et sera très silencieux. L’inconvénient, c’est qu’il affichera un rayon d’action maximal limité à 500 km et une vitesse de croisière de 260 km/h. L’avion thermique-électrique toulousain aura, lui, recours à du carburant lors de certaines phases de vol. Il pourra donc aller trois fois plus loin, parcourir jusqu’à 1 600 km, et voler à 450 km/h. Du côté des ressemblances, les deux appareils pourront décoller et atterrir sur des pistes courtes, quelques centaines de mètres suffiront.
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Une mise en service à l’horizon 2033
Pour amorcer le projet, Eenuee vise une levée de fonds de 4 M€ cette année. Et pour accélérer son développement, la jeune société vient de confier la réalisation de la structure d’un prototype à taille réelle au groupe Duqueine. Ce dernier est spécialisé depuis plus de 40 ans dans la fabrication de pièces en matériaux composites notamment pour l’aéronautique. Il compte parmi ses clients : Airbus, Safran ou encore Dassault.
Si tout se déroule conformément au calendrier établi, le premier vol d’essai du prototype est prévu en 2029. L’entrée en service de l’avion régional électrique pourrait alors intervenir quatre ans plus tard. Mais Eenuee ne se ferme aucune porte. En fonction de la demande de ses clients, la start-up n’exclut pas de proposer également une version hybride thermique-électrique comme ERA. Elle a d’ailleurs conclu un partenariat avec Ascendance pour pouvoir équiper son avion du système de propulsion hybride STERNA mis au point par la société toulousaine.
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Une version amphibie à l’étude
Après la mise sur le marché de son avion, la société stéphanoise envisage de développer un GEN-ee amphibie. L’appareil serait alors aussi bien capable d’atterrir que d’amerrir. Une dualité qui pourrait intéresser des compagnies aériennes régionales opérant dans des zones insulaires. Reste que certifier une telle version prendra du temps.
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Sur le papier, ERA et GEN-ee se ressemblent… “On est sur le même créneau mais il y a tout de même des différences”, note le patron d’Eenuee. Et l’une d’entre elles est l’état d’avancement des deux projets. L’avionneur toulousain a en effet une bonne longueur d’avance sur son concurrent. Aura Aero prévoit en effet un premier décollage de son avion régional hybride début 2027, et une entrée en service “avant 2030.” La construction de sa chaîne d’assemblage de Toulouse-Francazal débutera d’ici la fin de l’année et son appareil bas carbone totalise déjà plus de 650 précommandes.