Suite à l’abattage massif d’un troupeau de bovins en Ariège, la colère paysanne se répand aussi dans le Tarn-et-Garonne. Dans la nuit du 12 au 13 décembre 2025, plusieurs déversements de déchets, parfois suivis d’incendies, ont eu lieu sur des ponts et des giratoires. Le point de la situation à 12 heures.
La crise de la dermatose nodulaire contagieuse a des répercussions dans le Tarn-et-Garonne. Si jusqu’ici, le département n’est pas touché par la maladie, ni même concerné par le périmètre sanitaire mis en place par les autorités suite aux cas de DNC confirmés dans plusieurs départements pyrénéens, le sujet provoque inquiétude et colère dans le monde paysan.
Cette colère s’est exprimée en plusieurs endroits du département dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre 2025. À partir de 0 heure et plus tard dans la nuit, des groupes d’agriculteurs, équipés de tracteurs et de remorques, ont effectué des déversements de terre, plastique, paille et divers déchets agricoles. Leur cible : des carrefours giratoires et des ponts.
Cette action coordonnée a concerné les axes routiers suivants :
– le pont de Verdun-sur-Garonne sur la RD 6 en direction de Dieupentale
– le pont de Mondou à Valence-d’Agen sur la RD 953 en direction de l’échangeur de l’A 62 et du Gers
– le pont reliant Malause et Saint-Nicolas-de-la-Grave
– le giratoire de la RD 928 à Bourret, en haut du pont de la Garonne
– le giratoire de la RD 820 à Réalville
– les RD 926 et 926E à Monteils
– le giratoire des RD 820 et 22 à Caussade
– la RD 926 à Caylus.
À noter aussi que plusieurs radars automatiques ont été dégradés ou carrément arrachés de leur socle, comme sur la RD 926 à Caylus ou sur la RD 928 à Sérignac. Jeudi soir déjà, deux radars implantés sur la RD 958 entre Lavilledieu-du-Temple et Castelsarrasin avaient été détériorés.
L’échangeur autoroutier de Caussade a rouvert
D’autres actions ont été menées à Saint-Antonin et Nègrepelisse. Sur certains sites, des feux ont été allumés par les manifestants, notamment à Bourret et au rond-point central de l’échangeur de Caussade. Cet échangeur de Caussade reste l’épicentre de la colère paysanne ce samedi 13 décembre.
Le matin, Vinci Autoroutes indiquait qu’il n’était pas possible d’emprunter la sortie Caussade ni d’entrer sur l’A 20 à partir de l’échangeur de Caussade. Il a finalement été rouvert à la circulation, comme l’a indiqué le gestionnaire dans un communiqué publié à la mi-journée.
Jeudi soir déjà, cet échangeur avait été investi par des Jeunes agriculteurs du département pour une action symbolique marquant l’opposition des éleveurs aux abattages massifs de troupeaux : un cadavre de veau a été accroché au-dessus de la barrière de péage.
À partir de 0h30, les agents du service des routes du conseil départemental étaient à pied d’œuvre pour dégager les obstacles et nettoyer. À 12 heures, la circulation a été rétablie partout, fait savoir le conseil départemental, notamment sur les ponts de Verdun, Valence-d’Agen, Bourret et Malause, des ouvrages d’art stratégiques pour franchir la Garonne.
Du côté des syndicats agricoles, le mot d’ordre est simple : faites ce que vous voulez. Une réunion a eu lieu avec la Direction départementale des territoires en fin de semaine. Mais les réponses données n’ont pas contenté les représentants de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ni les Jeunes agriculteurs. En clair, des mouvements épisodiques peuvent avoir lieu n’importe où et n’importe quand durant les jours à venir.