December 13, 2025

Dermatose nodulaire : Y a-t-il eu des manquements des agriculteurs ? La FNSEA s’interroge sur l’explosion des cas

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Alors que les cas de dermatose nodulaire se multiplient dans les Pyrénées, le président de la FNSEA s’interroge sur les raisons de cette propagation.

Comment expliquer une telle explosion de la Dermatose nodulaire dans les Pyrénées ? Arrivée en Savoie le 29 juin 2025, la maladie s’est rapidement propagée en France, jusqu’à être présente dans neuf départements le 12 décembre.

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, s’interroge sur l’accroissement soudain du nombre de cas dans diverses localités. “Je ne sais pas par qui, et je n’incrimine personne, et c’est aussi une des raisons pour lesquelles les éleveurs, c’est-à-dire nous tous, on veut savoir ce qui se passe”, a-t-il déclaré sur BFMTV. Le représentant syndical n’a pas hésité à soulever des doutes sur la gestion de la crise : “Est-ce qu’il y a des gens qui ne font pas leur job, est-ce qu’on ne nous dit pas tout”, a-t-il questionné. Malgré ces interrogations, Arnaud Rousseau, qui sera présent lundi en Occitanie, a réitéré que la FNSEA “continue d’apporter notre concours au consensus scientifique, même si c’est une douleur effroyable pour les éleveurs”.

Non-respect de la réglementation ?

“Le gros problème, c’est que des agriculteurs laissent la maladie s’installer dans l’élevage, et on la découvre tardivement. C’est ce qui s’est passé dans le Doubs : quand ils ont abattu les animaux, ils ont trouvé des lésions anciennes de plus de trois semaines” analyse pour La Dépêche pour Jeanne Brugère-Picoux, professeure honoraire de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, agrégée de pathologie médicale du bétail. ” Par ailleurs, le problème, c’est que nous avons des éleveurs qui ne respectent pas la réglementation, notamment en matière de transports”.
L’experte a notamment insisté sur la violation des règles de transport. “La réglementation interdit de déplacer des animaux d’une zone à risque. Il y a la zone de protection de 20 km autour des foyers, et la zone de surveillance de 50 km. Or, on voit des agriculteurs qui prennent une bétaillère et emmènent un bovin sur 100 kilomètres. L’Ariège et les Hautes-Pyrénées sont à 100 km : c’est encore une histoire de bétaillère… C’est extrêmement grave”, commente l’experte.

Pour tenter d’enrayer l’épidémie, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé l’intention du gouvernement de vacciner “près d’un million” d’animaux atteints par cette maladie.

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