December 13, 2025

"Le seul dénominateur commun" : prison à perpétuité requise pour Frédéric Péchier à l’issue de son procès

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Au terme de deux jours de réquisitions, le parquet a demandé la réclusion criminelle à perpétuité contre l’anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements de patients, dont douze mortels. Verdict attendu avant le 19 décembre.

La peine maximale. À l’issue de son procès devant la cour d’assises du Doubs, le parquet a requis ce vendredi 12 décembre la réclusion criminelle à perpétuité contre Frédéric Péchier, anesthésiste de 53 ans accusé d’avoir empoisonné 30 patients, dont douze sont décédés, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques de Besançon.

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Devant la cour, l’avocate générale Christine de Curraize a dressé un réquisitoire particulièrement sévère, qualifiant l’accusé de “tueur en série” et dénonçant des crimes “hautement pervers”. “Parce qu’il a agi sournoisement, par le biais de la médecine, parce qu’il a commis l’irréparable”, le ministère public a estimé que seule la peine maximale était à la hauteur des faits reprochés.

“Le seul dénominateur commun”

Outre la perpétuité, le parquet a requis une période de sûreté de 22 ans – le maximum prévu par le Code pénal – ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer la profession de médecin. Selon l’accusation, Frédéric Péchier serait l'”inventeur du crime à double lame” : la mort ou la mise en danger des patients, mais aussi “l’atteinte psychique lente et insidieuse” portée à ses confrères, certains ayant vu leur carrière brisée par les soupçons.

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L’anesthésiste est présenté comme “le seul dénominateur commun” des 30 empoisonnements. Le parquet soutient qu’il aurait volontairement contaminé des poches de perfusion avec du potassium, de l’adrénaline, des anesthésiques locaux ou de l’héparine afin de provoquer des arrêts cardiaques ou des hémorragies chez des patients pris en charge par d’autres médecins. Son mobile, selon l’accusation : atteindre psychologiquement des collègues avec lesquels il était en conflit et assouvir une “soif de puissance”.

Verdict d’ici le 19 décembre

Tout au long des réquisitions, Frédéric Péchier est resté impassible. Il n’a cessé de clamer son innocence depuis l’ouverture du procès, admettant seulement qu’un empoisonneur a sévi dans l’une des cliniques, mais contestant être cet homme. Pour le parquet, son refus d’avouer s’expliquerait notamment par une pression familiale.

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La défense, par la voix de Me Randall Schwerdorffer, a pris acte de ces réquisitions sans surprise. L’avocat plaidera l’acquittement lors des plaidoiries prévues lundi. Le verdict est attendu d’ici le 19 décembre, au terme d’un procès hors norme, marqué par plus de trois mois d’audiences techniques et des témoignages particulièrement éprouvants.

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