La justice va rendre sa décision, ce jeudi 11 décembre, sur l’avenir de la marque d’électroménager Brandt. Un projet de société coopérative a été créé pour éviter la liquidation judiciaire. 700 emplois sont en jeu.
Lave-linge, plaque de cuisson, réfrigérateur… Brandt équipe depuis longtemps la cuisine et la salle de bains d’une partie des Français. La marque risque aujourd’hui de purement et simplement disparaître. La justice doit se prononcer, ce jeudi 11 décembre, sur son avenir. Le tribunal des affaires économiques de Nanterre doit rendre sa décision dans la journée.
Brandt est en redressement judiciaire depuis début octobre. Le risque de liquidation judiciaire est réel. Un avenir que redoutent les 700 salariés des deux sites de production en France à Orléans (Loiret) et Vendôme (Loir-et-Cher). Le siège social est implanté à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine.
La décision attendue aujourd’hui concerne Brandt mais aussi trois autres marques françaises d’électroménager Vedette, Sauter et De Dietrich. La marque Brandt appartient depuis 2014 au groupe algérien Cevita.
Les temps sont durs
L’achat d’appareils de cuisine est souvent lié à l’acquisition d’un bien immobilier ou à un déménagement. Brandt subit notamment les conséquences des temps difficiles vécus par le secteur du gros électroménager, lié à la crise de l’immobilier, qui dure depuis plusieurs années.
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“C’est une situation très difficile”, explique Dylan Wrede, agent logistique depuis dix ans dans une des usines du groupe, située près d’Orléans, où l’activité est quasiment à l’arrêt depuis des semaines. Les salaires ne seront plus versés après le 15 décembre 2025.
“Tout faire pour essayer de la garder”
Devant le Sénat, le ministre de l’Économie Roland Lescure l’a dit : “Quand on a une entreprise industrielle qui est chère au cœur des Français, on doit tout faire pour essayer de la garder chez nous”. La tâche s’annonce difficile : entre 20 et 25 millions d’euros seraient nécessaires pour relancer l’activité de Brandt.
Un projet de Scop pour 370 emplois
Face au risque de mise en liquidation, un projet de Scop (société coopérative et participative) a été imaginé, soutenu par le groupe Revive. Il permettrait de sauver au moins 370 emplois. Cette offre, présentée comme celle de la dernière chance, a reçu ces derniers jours un large soutien des pouvoirs publics et est soutenue par une majorité de salariés.
Le gouvernement a annoncé un soutien de l’État à hauteur de 5 millions d’euros, suivi par la région Centre-Val de Loire, qui pourrait dégager environ 7 millions d’euros au total. La métropole d’Orléans s’est engagée sur une contribution du même ordre de grandeur. Il reste à savoir si les banques, poussées par le gouvernement à “jouer le jeu”, répondront à l’appel pour convaincre le tribunal de la viabilité du projet.
Un cas qui rappelle celui de la verrerie Duralex, finalement reprise sous ce même statut de Scop en juillet 2024, après des mois de flou et d’inquiétudes pour ses employés.

