December 10, 2025

Sursis européen pour les “burgers végétariens” et les "saucisses végétales" : l’amendement de la députée tarnaise reste en suspens

l’essentiel
Faute d’accord entre États membres et eurodéputés, les appellations “burger végétarien” et “saucisses végétales” restent autorisées, au moins jusqu’en 2026. Un sursis qui prolonge un débat lancé par l’eurodéputée tarnaise Céline Imart, à l’origine de la mesure.

Les négociations menées ce 10 décembre à Bruxelles n’ont pas permis de trancher le sort des dénominations végétariennes imitant la viande. Loin de clore la controverse née à l’automne, États membres et eurodéputés ont constaté leur désaccord, renvoyant toute décision à de nouvelles discussions en 2026. En attendant, “burger végétarien”, “steak végétal” ou “saucisses végétales” restent autorisés dans l’Union européenne.

À l’origine de l’amendement voté en octobre, on trouve l’eurodéputée tarnaise Céline Imart (PPE, droite), qui défend depuis plusieurs semaines la nécessité de réserver les termes “steak”, “saucisse” ou “burger” aux seuls produits contenant de la viande. L’agricultrice affirme vouloir éviter toute “confusion” et mieux valoriser le travail des éleveurs. “Les mots doivent garder leur sens. Une saucisse, c’est une saucisse, pas un produit végétal”, répète-t-elle à La Dépêche, estimant que certains consommateurs “se trompent” et que les services marketing jouent de l’ambiguïté.

L’Allemagne ne veut pas changer

Si la France, l’Italie ou l’Espagne soutiennent cette position, les discussions butent notamment sur les réticences des pays du Nord, avec en tête l’Allemagne, premier marché européen des alternatives végétales. “Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à trouver un accord”, a reconnu le ministre danois de l’Agriculture Jacob Jensen, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE. Les distributeurs allemands, comme Lidl ou Aldi, s’opposent frontalement à l’interdiction, redoutant une chute des ventes et affirmant que ces appellations sont désormais “familières” pour leurs clients.

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Le sujet a également pris une dimension inattendue avec l’intervention de Paul McCartney. Le musicien britannique, végétarien de longue date, a cosigné une lettre ouverte estimant que “les consommateurs choisissent intentionnellement” des produits végétaux et ne les confondent pas avec la viande. Si le Royaume-Uni n’est plus dans l’UE, l’ex-Beatles juge que la décision européenne pourrait avoir une influence internationale.

Sursis

Les producteurs de viande, de leur côté, soutiennent l’amendement. L’interprofession française Interbev estime que les produits végétaux “brouillent les repères” et s’approprient des dénominations carnées “à des fins marketing”. En France, un décret allant dans ce sens avait été adopté en 2024 avant d’être annulé par le Conseil d’État début 2025.

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Pour Céline Imart, la bataille ne fait que commencer. Son amendement, présenté comme une mesure de “transparence” et de reconnaissance du travail des éleveurs, devra désormais être renégocié lors du trilogue associant Parlement, Commission et États membres. En attendant, les produits végétariens conservent leurs noms – au moins pour un an de plus.

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