October 16, 2025

"Une fédération des marchés bio de la région" : l’idée du plus ancien marché de France pour avoir plus d’impact

l’essentiel
Le marché bio de Villeneuve-sur-Lot, premier du genre à travers le pays et qui se tient tous les mercredis matin sous la halle de la place d’Aquitaine, veut entraîner les autres rendez-vous de la région Nouvelle-Aquitaine au sein d’une fédération.

50 ans et toujours des idées. Le marché bio de Villeneuve, plus ancien de France, continue à penser l’avenir malgré son statut de pionnier. Logique en quelque sorte, il doit servir de locomotive pour tous les marchés de France, ou du moins de la région. Pour célébrer son cinquantième anniversaire, l’association qui anime ce marché du mercredi sous la halle de la place d’Aquitaine a reçu le soutien d’Interbio, avec une personne dédiée à la communication et à la concrétisation des idées émises par les producteurs adhérents. Malheureusement, la structure n’a pas les moyens de dégager un temps complet pour le marché villeneuvois.

Pierre Pernix, président de l’association qui anime le marché, entouré de l’auteur Olivier Razemon et la patronne de Livresse, Laurence Pauliac.
Pierre Pernix, président de l’association qui anime le marché, entouré de l’auteur Olivier Razemon et la patronne de Livresse, Laurence Pauliac.
DDM G.B.

« Mais il nous faut absolument quelqu’un » assène Jacques Réjalot, animateur du marché et fidèle exposant. « Surtout, ce n’est pas notre métier », enchaîne Pierre Pernix, président de l’association du marché bio villeneuvois. Alors, ils se sont creusé les méninges et pensé à fédérer toutes les structures bio sous une même bannière.

Une trentaine de marchés identifiés

D’abord avec vision nationale – quand on est un pionnier en France, on ne se refait –, les membres de l’association villeneuvoise se sont recentrés sur les frontières régionales. Notamment car leurs arguments collent avec la politique du conseil régional. « Ici, on parle de transition écologique, de proximité, de zéro déchets » égrène Jacques Réjalot. Écologie, économie circulaire, deux piliers qui pourraient convaincre le conseil régional de louer des fonds pour cette fédération des marchés bio de Nouvell Aquitaine.

Une trentaine de marchés, qui pourraient intégrer cette fédération, ont été identifiés. « Après, ils ont des structures différentes, il faudrait une charte » souffle le vigneron de Saint-Léger. Mais pour lui, cette solution permettrait de mettre en place une dynamique « Ça nous fait rentrer dans une logique de performance, on revient à cette notion d’économie de proximité ».

Des signaux encourageants… durant l’été

Un constat partagé par le président Pernix, qui croit en cette dynamique. Les chiffres de fréquentation au cours de l’été « ont été bons » assure-t-il. Reste à consolider l’affluence auprès des Villeneuvois. Lors de la 1re Feria agricole, une étude avait été menée autour du marché bio. Les principaux enseignements tirés étaient que les Villeneuvois avaient un attachement au marché bio, mais « qu’ils ne pouvaient pas venir le mercredi matin », et qu’ils seraient prêts à opter pour « le portage ». Mais pour concrétiser ce genre d’initiative, un appui humain via une fédération serait la clé.

Olivier Razemon : « Le marché doit s’adresser au plus grand nombre »

« Quand je vais au contact des gens, ils ont l’impression que ça ne se passe que chez eux ». Bien au contraire. C’est le constat de l’auteur Olivier Razemon, qui était en dédicace hier au marché bio. Après la sortie en 2016 de son livre « Comment la France a tué ses villes », il publie un nouvel ouvrage qui colle encore une fois à un sentiment partagé par de nombreux Villeneuvois : « On n’a que du beau ! Le marché, ingrédient d’une société heureuse ». Avec ses trois rendez-vous hebdomadaires, la bastide des bords du Lot ne pourrait pas dire mieux. « C’est paradoxal : avec les livraisons, les centres commerciaux, les marchés continuent de fonctionner » analyse-t-il. « C’est quelque chose qui fait consensus, où les gens se retrouvent et où on profite de l’instant. » Et fait partie intégrante de « l’identité » de son territoire. Quant au marché bio, s’il « répond à une clientèle », il ne doit pas oublier qu’un « marché doit s’adresser au plus grand nombre » prévient l’auteur. Un ouvrage à retrouver au sein de la librairie villeneuvoise Livresse.

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