Soutenue par l’incubateur de la communauté d’agglomération, Maillon Mobility présente un véhicule modulable entre le vélo-cargo et la voiture, capable de transporter 250 kg.
Installée sur le Causse, au sein de La Luciole, l’incubateur de la technopôle Castres-Mazamet, Maillon Mobility développe un véhicule à la croisée du vélo et de la voiture. Fondée il y a deux ans par deux Toulousains issus du monde industriel, Paulin Fabre et Charles Puget, la jeune société veut proposer “une alternative à la voiture et au vélo. On est entre le vélo-cargo et la voiture, avec les avantages de l’un et de l’autre”, explique Paulin Fabre.
Un véhicule entièrement modulable
L’engin ressemble à un vélo à assistance électrique, mais dispose d’une carrosserie et peut transporter jusqu’à 250 kg de charge utile. Sa largeur de 92 cm est à peine supérieure à celle d’un vélo classique, ce qui lui permet de rester soumis aux mêmes règles de circulation que les cycles électriques. Il possède trois roues et un pédalier générateur : “On crée l’énergie en pédalant. On ne transpire pas !” précise le cofondateur. Cette configuration technique permet d’obtenir une autonomie suffisante pour la plupart des trajets urbains, sans solliciter excessivement l’utilisateur.

Conçu dès l’origine pour un usage professionnel, le véhicule est entièrement modulaire. La batterie et la motorisation, intégrées dans le plancher, permettent d’adapter la carrosserie aux besoins. Cela permet plusieurs configurations : transport de marchandises, livraison de repas, collecte de déchets légers ou navette touristique. Ce principe répond à la demande croissante de solutions de mobilité légères, capables de remplacer partiellement l’usage de la voiture dans les centres-villes.
En 2024, deux prototypes ont été réalisés, puis dix véhicules ont été fabriqués. Plusieurs sont actuellement en test auprès de collectivités, notamment la ville du Mans, le centre hospitalier de Niort, la ville de Toulouse et l’office de tourisme de Villeneuve-lès-Avignon. Les essais doivent permettre de valider la robustesse du véhicule, son efficacité dans différents contextes et le niveau d’adhésion des utilisateurs. L’objectif est de produire vingt véhicules dans un an, avant de franchir le cap de la production en série. “On veut passer à une production industrielle, pour avoir un vrai impact et être plus qu’un gadget”, affirme Paulin Fabre. Le marché visé dépasse le seul cadre local : l’entreprise espère intéresser rapidement des collectivités et des entreprises à l’échelle nationale.
L’implantation à La Luciole a, selon lui, joué un rôle important dans cette phase de lancement : “Cela nous donne des contacts et des compétences. Sans eux, tout aurait été beaucoup plus long.” L’accompagnement de l’incubateur facilite l’accès à un réseau industriel, à des conseils en ingénierie, mais aussi à des opportunités de financement. Des conditions que les deux fondateurs jugent indispensables pour passer du prototype à une solution de mobilité commercialisable à grande échelle.