December 9, 2025

Réouverture des maisons closes : pourquoi le RN appelle à la création "de coopératives" autogérées par les prostituées

l’essentiel
Le député RN Jean-Philippe Tanguy a annoncé vouloir déposer une proposition de loi visant à créer des lieux autogérés par les travailleurs et travailleuses du sexe pour plus de sécurité. Il assure avoir le soutien du parti.

Les maisons closes vont-elles rouvrir leurs portes ? C’est ce que pourrait demander le Rassemblement national selon le député Jean-Philippe Tanguy soutenu par Sébastien Chenu, vice-président du parti. “Je vais proposer la réouverture des maisons closes, mais tenues par les prostituées elles-mêmes, en mode coopératif”, aurait-il soumis aux membres de la commission des finances, selon Le Monde qui assure que l’élu de la Somme a confirmé ces propos.

Face aux réactions dubitatives, Jean-Philippe Tanguy a justifié la pertinence de la proposition sur RTL : “Il est hors de question de recréer des proxénètes assimilés”. Il souhaite que les prostituées “soient impératrices en leur royaume” et appelle à la création “de coopératives” que “les prostituées posséderont et dirigeront elles-mêmes, ou eux-mêmes”. Le député assure que la proposition n’utilisera pas le terme de “maison close” pour désigner ces lieux.

“Casser les trafics et sécuriser les professionnels”

L’objectif est de “casser ces réseaux de proxénètes, de prostitution de rue qui véhiculent des tas de nuisances”, a appuyé Sébastien Chenu auprès de nos confrères parisiens. “Aujourd’hui les personnes qui sont prostituées sur internet ou dans des réseaux d’exploitation de rue sont évidemment dans une insécurité grandissante”, explique-t-il. “Face à ça, il faut trouver des réponses. Or, taper le client ou taper les prostitués n’est pas la solution”, justifie celui qui rappelle que d’autres pays ont recours à ce type de structure. Le RN “considère qu’il faut ouvrir ce débat” pour permettre “de casser les trafics, de sécuriser les professionnels”.

Selon le RN, la loi de 2016 visant à renforcer la lutte contre la prostitution et à pénaliser du client, “a renvoyé les prostituées dans des conditions épouvantables, sordides, les obligeant à travailler toujours plus dans des endroits obscurs, cachés et donc très dangereux”. Jean-Philippe Tanguy affirme “qu’une première version de la proposition est prête, mais qu’elle doit être améliorée” et assure avoir le soutien de Marine Le Pen sur le sujet.

La loi Marthe Richard du 13 avril 1946

C’était il y a bientôt 60 ans. Le 13 avril 1946, la loi Marthe Richard abolissait en France le “bordel légal”, encadré par la police et soumis aux contrôles sanitaires. En 1945, près de 1 500 maisons closes étaient répertoriées. Marthe Richard, qui a donné son nom à la loi, était une conseillère de la ville de Paris qui avait fait campagne pour faire passer la mesure.

La loi a mis fin à un dispositif officiel qui existait depuis 1804 qui donnait une existence légale aux maisons closes. Selon les historiens, c’était un moyen de cacher la pratique derrière des portes fermées. Il s’agissait de “préserver” la morale en protégeant implicitement une partie une clientèle bourgeoise.

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