Au lendemain de la large victoire contre les Sharks de Durban en Champions Cup (56-19, 1ère journée), les dirigeants des “rouge et noir” ont rendez-vous ce lundi 8 décembre devant la commission “régulation” du conseil de discipline, à la Ligue nationale de rugby à Paris. Le club pourrait être frappé d’une lourde sanction dans le cadre du transfert de Melvyn Jaminet de Perpignan à Toulouse en 2022.
Ils ont désormais rendez-vous sur un tout autre terrain. Ce lundi 8 décembre, à 14h30, les dirigeants du Stade Toulousain sont attendus à Paris, au siège de la Ligue nationale de rugby, pour une audition décisive.
Ils sont en effet attendus devant la commission “régulation” du conseil de discipline du rugby français, pour apporter leurs explications sur de possibles irrégularités liées au transfert de Melvyn Jaminet, de Perpignan à Toulouse en 2022.
Un transfert pour lequel le joueur, alors très prometteur et international, avait dû régler lui même sa clause de transfert d’un montant de 450 000 euros, contractant plusieurs prêts personnels.
Ce qui aurait permis à Toulouse de ne pas inscrire le montant dans ses comptes et de ne pas dépasser le plafond autorisé par le salary cap en vigueur dans le rugby français.
Si Toulouse croyait avoir soldé l’affaire en versant à la Ligue une amende de 1,3 million d’euros en mars dernier, l’Autorité de régulation du rugby (l’organisme qui gère les budgets et la santé des clubs professionnels) ne l’avait pas entendu de cette oreille s’était saisie du dossier.
Toulouse risque, dans cette affaire, un éventail de sanctions comprenant des retraits de points au classement du Top 14 ou encore une interdiction de disputer les phases finales du championnat.
Ce dimanche 7 décembre, après le succès face aux Sharks, les acteurs de la rencontre n’ont pas manqué d’être interrogés sur ce rendez-vous capital. “Ça ne sert à rien de crier avant d’avoir mal” a tempéré d’entrée le manager Ugo Mola auprès de La Dépêche du Midi. “Et encore moins d’essayer d’avoir un avis sur quelque chose qui nous échappe un peu. Ça ne vous a pas échappé que mon job était d’entraîner, les joueurs de jouer, et qu’on va laisser les personnes compétentes au club, et notamment nos conseils aussi, aller devant cette commission de discipline.”
Avant de verser dans l’ironie, établissant un parallèle entre les performances en demi-teinte des joueurs contre les Sharks, aux alentours de la 25e minute. “À partir de la 25ème, les joueurs y ont pensé, je crois ! À partir de la 25ème, ils ont été très perturbés par la commission de discipline. Il faut que je leur en parle d’ailleurs, pourquoi le 25ème ?”
“Non, franchement, c’est le cadet de nos soucis du sportif” a conclu le manager. “Évidemment, peut-être qu’il y aura des conséquences, mais on les assumera comme on l’a toujours assumé, et puis on verra bien. Encore une fois, crier avant d’avoir mal, ça n’a pas l’intérêt.”
“Si on nous enlève des points…”
Egalement interrogé (par France 2) sur la question, Thomas Ramos n’a pas caché son inquiétude, soulignant le fait que le club avançait d’un bloc face à cette situation. “Bien évidemment c’est notre club, on est aussi salariés, donc forcément on est attentifs à tout ce qui se passe autour.”
“On n’est pas décisionnaires de ce qui va se passer, on est juste spectateurs comme l’ensemble des amoureux de ce sport” a-t-il détaillé. “Si on nous enlève des points, il faudra les rechercher. Si on nous empêche de jouer les phases finales, on laissera un titre au minimum cette année.”
Avant de conclure : “Je ne suis pas là pour juger ce qui se fera demain. On est là juste pour faire notre sport, prendre du plaisir, venir à l’entraînement, s’entraîner, essayer d’être performant sur le terrain. Le reste, comme je le dis, on n’est pas décisionnaire. On ne peut être que spectateur.”
Les dirigeants toulousains sont attendus ce lundi à partir de 14h30, au siège parisien de la Ligue nationale de rugby.
Quelle que soit l’issue des débats ce lundi, le Stade Toulousain n’en aura pas fini avec “l’affaire Jaminet”, qui se déroulera également du côté de la justice civile : le parquet a en effet ouvert une enquête depuis avril dernier.

