Le président de la République était en Chine cette semaine pour aborder différents sujets dont le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l’Union européenne.
Le ton monte entre la France et la Chine. Revenu du pays du milieu ce vendredi, Emmanuel Macron a menacé Pékin de droits de douane “dans les prochains mois” si aucune mesure n’était prise pour réduire le déficit commercial avec l’Union européenne.
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“J’essaie d’expliquer aux Chinois que leur excédent commercial n’est pas soutenable parce qu’ils sont en train de tuer leurs propres clients. Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes […] à l’instar des États-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois”, a expliqué le président de la république aux Echos.
L’UE contre la Chine
Le Président fustige un contexte hostile aux intérêts européens. Alors que la Chine ” vient percuter le cœur du modèle industriel et d’innovation européen, historiquement basé sur la machine-outil et l’automobile”, les États-Unis de Donald Trump propose une réponse “inappropriée (qui) accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés”. “Aujourd’hui, nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne. Nous sommes devenus le marché d’ajustement et c’est le pire des scénarios”, déplore-t-il.
Dans cette situation, proposer une réponse commune devient primordial pour le vieux continent, ce qui n’est pas encore acquis selon Emmanuel Macron : “L’Allemagne bouge et prend conscience des déséquilibres qui l’affectent aussi, mais elle n’est pas encore totalement sur notre ligne”. Pour lui : “L’Europe doit réengager une politique de compétitivité, ce qui passe par la simplification […] des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière […] et une politique monétaire ajustée.
Le chef de l’État requiert également l’aide des chinois : “Nous ne pouvons pas constamment importer. Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen”. De nombreux secteurs sont concernés (batteries, raffinage de lithium, l’éolien, les véhicules électriques, etc.) et auraient bien besoin de ses investissements. Le Président rappel néanmoins qu’ils “ne doivent pas être prédateurs, c’est-à-dire être faits à des fins d’hégémonie et de création de dépendances”. Malgré ses avertissements, Emmanuel Macron tient à tenir un discours tempéré qui prône “le démantèlement mutuel de nos politiques agressives”.

