Déclaré candidat aux élections municipales depuis le samedi 29 novembre 2025, un premier adjoint au maire d’une préfecture d’Occitanie s’est fait démettre de toutes ses délégations par sa supérieure, lundi 1er décembre 2025.
Même le site Internet de la ville de Montauban, en Tarn-et-Garonne, n’est pas encore à jour, mercredi 3 décembre 2025 au matin. C’est dire si la décision de la première édile, Marie-Claude Berly, a pris tout le monde de court. Cette dernière a signé, lundi 1er décembre, un arrêté de retrait de délégation de fonction et de signature à Thierry Deville, son premier adjoint.
L’ancien délégué aux finances, à la gestion active de la dette et aux moyens généraux paie sans doute son positionnement. L’ancien président par intérim du Grand Montauban communauté d’agglomération (GMCA), lors de la première déclaration d’inéligibilité de Brigitte Barèges, s’est en effet déclaré candidat aux élections municipales, samedi 29 novembre 2025.
Il avait pourtant présenté le débat d’orientations budgétaires
Il est investi par le parti Les Républicains (LR) et soutenu notamment par son ami Bernard Pécou, qui avait porté les couleurs de LR lors de la législative partielle dans la première circonscription de Tarn-et-Garonne en octobre. Lors de cette prise de position, M. Pécou avait d’ailleurs subi la même mésaventure que M. Deville, se voyant retirer la politique industrielle et les déplacements urbains.
Thierry Deville devait s’attendre à une telle décision de sa maire, même si, lors des conseils communautaire du Grand Montauban du 21 novembre et municipal du 25 novembre, il avait bien présenté les débats d’orientations budgétaires (DOB) de chaque entité. Un fait qui avait étonné une partie de l’opposition. Stéphane Gonzalez, conseiller radical de gauche, avait d’ailleurs posé une question à ce sujet.
Un changement de ligne politique en cause
En effet, ces derniers mois, les fissures s’étaient accumulées entre le premier adjoint, sa maire et son ancienne patronne rendue inéligible en juillet 2025, Brigitte Barèges. En cause, comme M. Deville l’a confié lors de sa déclaration de candidature, le changement de positionnement de la majorité actuelle et la stratégie d’alliance avec le Rassemblement national lors des législatives de 2025.
Le même jour que son retrait de délégation à la mairie, Thierry Deville s’est aussi fait retirer ses délégations au GMCA par Marie-Claude Berly, également présidente de l’agglomération. Le premier vice-président était, depuis le 30 juillet et jusqu’alors, en charge des finances, de la gestion active de la dette, des moyens généraux, du schéma de cohérence territoriale (Scot), du fonds de concours et de la pépinière d’entreprises.
Sans délégation, peut-il rester premier adjoint ?
Il avait néanmoins perdu les délégations d’actions de développement économique et emploi et de l’aménagement et du foncier économique, deux autres délégations qui lui avaient été confiées lors de l’accession de Marie-Claude Berly au pouvoir, le 19 août 2024.
Reste désormais une question centrale : Thierry Deville peut-il rester premier adjoint de la ville de Montauban et premier vice-président de l’agglomération sans exercer quelconque pouvoir ? Le principal intéressé refuse, selon nos informations, de démissionner. Son sort pourrait néanmoins être scellé avant ou lors du prochain conseil municipal programmé le mardi 16 décembre (18 heures) et du prochain conseil communautaire le 18 décembre (16 heures).

