December 3, 2025

Une dizaine d’escroqueries, maltraitance animale, délits routiers… Il "profite de ces situations pour vivre sans jamais payer"

l’essentiel
Une famille entière se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire complexe. Lucas, 29 ans, est accusé de multiples escroqueries et délits, causant un préjudice de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les trois prévenus ont été condamnés par le tribunal de Tarbes.

L’audience était particulièrement chargée pour plusieurs affaires, mais qui concernaient seulement trois prévenus. Tous de la même famille : la mère, le père et le fils. Seule la mère est présente à la barre.

Lucas*, le fils, âgé aujourd’hui de 29 ans, est pourtant celui envers qui se tournent les principales accusations. En tout : une dizaine de délits d’escroquerie, cinq délits routiers et une contravention, maltraitance d’un animal et l’exécution d’un travail dissimulé.

Tout débute lorsqu’une entreprise contacte l’autoentreprise de Lucas, spécialisée dans la coupe de bois. “Il était convenu qu’il s’occupe de l’abattage des arbres et vente du bois, qu’il conserve la somme de la vente du bois, mais verse 1 500 euros en dédommagement.” Un argent qu’il ne versera jamais, et dont il garde tout le profit. La gendarmerie reçoit alors plusieurs signalements concernant le même individu.

Un “mode opératoire rodé”

Car c’est un mode opératoire bien “rodé”, des mots de la présidente du tribunal, qui revient le plus. Des faits décrits par le tribunal : “Un plaignant met un véhicule en vente sur internet. Le fils contacte le propriétaire, indique qu’il veut acheter le véhicule. Les parties complètent les papiers de cession, le prévenu repart avec le véhicule en affirmant qu’il a ou va procéder au paiement par virement.” Mais il ne versera jamais l’argent. En moins de six mois, le préjudice est estimé à plus de 68 900 euros. Huit victimes, qui lui ont “vendu” voitures et tracteurs, sont présentes à l’audience.

Il fait aussi appel à ses parents qui se rendent complices d’actes similaires. Sa mère va notamment utiliser son chéquier comme caution pour l’achat d’une camionnette de 9 000 euros à un particulier en 2018 : “La mère avait remis deux chèques de 5 000 euros et 4 000 euros, mais il était convenu que le règlement se ferait en espèces, donc le vendeur ne dépose pas les chèques.” Ne voyant pas l’argent liquide arriver, la victime dépose les chèques, qui lui reviennent pour fonds insuffisants.

Il utilisera son père de la même façon, ce dernier utilisera le chéquier d’un ascendant décédé pour payer le service d’une réparation de voiture à hauteur de 692 euros. Et une autre société de location de voitures qu’il ne paiera pas, le propriétaire de l’entreprise retrouvera finalement la voiture, et la récupérera grâce à un double des clés. Certaines victimes, qui ont pu retrouver leurs voitures grâce à l’enquête, les décrivent dans des états “déplorables”, de saleté avancée, parfois cabossées.

Il se cachait sous le lit

Et malgré une obsession certaine pour les voitures, le prévenu ne semble pas bien les maîtriser… Il fonce dans le mur d’une riveraine, sans payer les réparations. Puis se retrouve dans le fossé après une soirée alcoolisée. Sans compter les défauts d’assurance.

Des perquisitions sont menées dans trois chalets qui appartiennent au père, et dans lesquels vit le fils. Dans le premier, c’est le chien maltraité du prévenu qui est retrouvé, “cloîtré dans le logement, sans gamelle d’eau, apeuré, et qui vivait dans un environnement souillé de poils et de déjections.” C’est dans un deuxième chalet que le prévenu sera retrouvé “caché sous un lit”. Lors des auditions, il admettra les faits.

Le procureur a décrit un personnage qui “profite de ces situations pour vivre sans jamais payer les victimes.”

Le tribunal a condamné Lucas pour escroquerie pour trois des dossiers, mais aussi pour infractions routières, et maltraitance animale. II condamne le prévenu à une peine de huit mois de prison, huit mois de suspension du permis, et 650 euros d’amende en tout. La mère a été condamnée à une amende de 500 euros dont 200 euros avec sursis. Le père a été condamné à 800 euros d’amende et interdiction d’émettre des chèques pendant cinq ans.

* Le prénom a été changé

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