En visite sur le chantier du nœud ferroviaire au Nord de Toulouse, préalable à la LGV, les coordinateurs européens sont venus détailler la forme que prendra la participation de l’Europe qui doit financer 20 % du projet.
L’Europe a fait le déplacement hier sur le chantier de la future ligne à grande vitesse Bordeaux – Toulouse. Deux coordinateurs européens ont marché sur la trace qui accueillera, à terme, les rails de la LGV. Cette visite a eu lieu à la halte ferroviaire de Saint-Jory à une dizaine de kilomètres au nord de Toulouse sur le chantier des aménagements ferroviaires du nord de Toulouse (AFNT) qui s’étirent au total sur 19 km. La création de ce nœud ferroviaire avec le passage à quatre voies (au lieu de deux) est la première brique du mécano ferroviaire qui mettra Toulouse à 3 h 10 de Paris à l’horizon de 2032.
À lire aussi :
LGV Bordeaux-Toulouse : “Avec 120 millions d’euros déjà accordés, la volonté de l’Union européenne est là”
“Ce n’est plus un projet, c’est désormais un chantier” a rappelé le préfet de région, Pierre-André Durand. Les travaux de ce grand nœud ferroviaire, préalable à la LGV Bordeaux-Toulouse, sont déjà réalisés à hauteur de 25 % selon SNCF Réseau, le maître d’ouvrage. À Saint-Jory, une nouvelle passerelle pour accéder aux futures voies ferrées a déjà été installée.

Toulouse-Bilbao et même Toulouse-Madrid en LGV
La présence des représentants de la Commission européenne avait pour but de réaffirmer l’engagement de l’Europe à financer 20 % du Grand projet Sud-Ouest (GPSO) Toulouse-Bordeaux-Dax. “L’Europe ne finance que des projets transfrontaliers. Or, le Grand projet Sud-Ouest connectera bien le Sud Gironde au Pays Basque espagnol. Demain, on parlera de Toulouse-Bilbao et pas uniquement de Toulouse-Bordeaux” a expliqué François Bausch, le coordinateur européen du corridor ferroviaire Atlantique. Le Pays Basque espagnol sera lui-même relié à Madrid par la grande vitesse en 2032 ce qui rendra aussi possible une liaison rapide entre Toulouse et la capitale espagnole via le Pays Basque.
Trois milliards d’euros attendus de l’Union européenne
“C’est un maillage dans le Sud européen qui est à l’œuvre. Il faut rétablir des vérités face aux fausses informations que certains propagent : le financement de l’Union européenne est bien acté à hauteur de 20 % pour l’ensemble du projet GPSO” a martelé Carole Delga, la présidente de région. Sur un projet de 14 milliards d’euros, l’appui européen s’élèvera à trois milliards d’euros. Concrètement, le Connecting Europe Facility (CEF) est le principal fonds qui sera mobilisé pour ce financement européen.

Et la ressource sera bien là puisque la Commission européenne a présenté en juillet dernier une proposition de cadre financier pluriannuel avec une enveloppe Transports doublée pour la période 2028-2034 : elle passe de 25 à 50 milliards d’euros ! Il inclut un volet de mobilité militaire pour utiliser le train comme voie d’acheminement rapide en cas de conflit. Ce plan proposé par l’exécutif européen doit encore être confirmé par le Parlement européen et par le Conseil de l’Union européenne où siègent les ministres des États membres. Ce sujet sera d’ailleurs à l’ordre du jour d’une rencontre en janvier prochain entre Carole Delga et Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen.
Carle Delga dénonce le “mensonge technique”
L’Union européenne est aussi attachée aux “trains du quotidien” qui pourront être développés grâce à la création de nouvelles voies. “Ceux qui prétendent que de simples aménagements suffiraient pour y parvenir avancent un mensonge technique ! Ce n’est pas possible de cadencer les TER sans les infrastructures de la LGV” a rappelé Carole Delga. Et de rappeler que le trafic passager a augmenté de 93 % entre Toulouse et Montauban entre 2018 et 2025 soulignant l’urgence du chantier en cours.

